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Le RSMA affiche un taux d’insertion de la jeunesse supérieur à 82%

Le Régiment de Service Militaire Adapté organisait ce jeudi un séminaire de rencontre destiné aux entreprises et organismes du secteur du BTP. Une journée « portes ouvertes » en quelque sorte, présentant le double objectif de présenter les missions de formation et d’insertion de la structure, et d’échanger avec les partenaires tout en offrant aux jeunes un premier contact avec le monde de l’entreprise.

Si beaucoup, gardant en tête les affrontements perpétuels opposant les militaires et la jeunesse de Mayotte, y voient là une relation plus que conflictuelle, il n’en est rien au RSMA. La structure et ses accomplissements nous rappellent que l’armée et ses vertus vont de paire avec l’insertion professionnelle des jeunes de l’île.
Mais pour que le régiment puisse mener à bien ses missions de formation et à terme, d’insertion des jeunes, il lui faut des partenaires. C’est bien dans cet esprit qu’était organisée ce jeudi une journée de rencontre et de séminaire à destination des professionnels du BTP, l’une des filières de formation du RSMA. Et ce, à plusieurs fins. « Le premier objectif c’est de présenter le concept du SMA » explique le Capitaine Raphaël, commandant de la première compagnie de formation. « Montrer de quelle manière nous militaires on aborde nos missions de formation et d’insertion de nos jeunes, l’expliquer à nos partenaires ».

La façade du pôle de formation

Autre visée, l’échange avec les partenaires, déjà établis ou potentiellement en devenir : « on a besoin de cet échange-là de façon à identifier les axes d’évolutions qu’on doit donner à nos différents cursus de formation de façon à adapter les compétences du jeune au marché de l’emploi ». Enfin, il s’agissait également de permettre aux jeunes un premier contact avec les entrepreneurs.
Près d’une trentaine de partenaires issus essentiellement du secteur du BTP se sont ainsi vu présenter les différentes formation orchestrées par le régiment.
«  Un des objectifs aussi, c’est qu’on veut intensifier nos rapports avec certaines entreprises, c’est pour ça qu’on les invite, ceux et celles avec qui on travaille déjà pour insérer nos jeunes. Et il y a toutes celles avec qui on ne travaille pas encore, ou alors qui hésitent à travailler avec nous. C’est cette partie là des partenaires vers qui nous nous tournons le plus possible aujourd’hui, de façon à tisser des liens pour l’avenir ».

Des bénéfices réels pour les entreprises ? 

Mais alors, de quelles vertus les entreprises peuvent-elles bien profiter en embauchant les jeunes du RSMA ? Selon le capitaine Raphaël, « le premier avantage c’est la militarité qu’on a su inculquer aux jeunes. Notre plus-value à nous, comparativement à d’autres organismes de formation, c’est la militarité. La rigueur, la discipline, se lever à l’heure, respecter son chef… Tout ça ce sont des principes que l’on inculque très tôt durant le cursus, aux jeunes. C’est notre marque de fabrique : le concept SMA, tout repose là-dessus ». Et second point, la capacité du SMA à délivrer des permis « On forme le jeune à avoir le permis et on le rend mobile ». Et le capitaine de reprendre : « Tout ce qui est l’aspect formation, dans tous les cas, comme on est ici sur un modèle qui ne fait que des formations pré-qualifiantes, on initie le jeune dans une filière bien précise, mais c’est tout : c’est quelque chose qui appartient ensuite à l’entrepreneur de développer davantage par de l’apprentissage ».

Des représentantes d’entreprises et d’organismes découvrant le travail de la filière métallurgie

Et le succès semble au rendez-vous, question insertion. Avec 210 jeunes par an à former et insérer, le régiment réussit son contrat à hauteur d’environ 85%, moins dans un emploi durable, de transition que dans la poursuite de formation. «  Nos jeunes sont insérés quasiment aux deux-tiers (…) toute la réussite de la mission repose sur notre point de vue sur la formation d’une part, mais surtout sur le modèle d’insertion qu’on a su mettre en place via la création de cette cellule ».

Manque de savoir-être, et illettrisme marqué

Bien sûr, des difficultés persistent : «  On a beaucoup de problèmes avec le savoir-être. Ce n’est pas culturel de se lever à l’heure, on s’adapte en fait à la jeunesse et à ses travers pour l’amener à ce que les jeunes correspondent davantage aux carcans du marché du travail » précise le capitaine. D’autre part, le niveau scolaire reste problématique : « on parle de 40% d’illettrés à l’entrée au SMA sur tous les SMA d’Outremer. Pour ce qui est de Mayotte on atteint les 60-70% d’illettrés, de lourds à très lourds ».

Les jeunes en action

Une journée bien remplie pour les différents partenaires invités donc, qui s’achevait sur un job dating, ce fameux premier contact entre les jeunes et le monde de l’entreprise. Et pour les plus chanceux peut-être, l’occasion de trouver un premier emploi ?

Mathieu Janvier

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