Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap a commencé sa visite de trois jours à Mayotte, ce lundi 17 février, par la visite à Mamoudzou de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH). « Je crois qu’au moment où Mayotte se reconstruit après Chido, au moment où l’on fête le vingtième anniversaire de la loi pour l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap de 2005 et au moment où l’on a des financements pour accélérer les réponses, c’est une bonne chose de venir à Mayotte apporter de l’écoute, du soutien et des réponses », a indiqué la ministre à la fin de la visite.
« Déjà avant Chido il y avait un énorme déficit de solutions pour les personnes en situation de handicap. Il y en a 10 fois moins que dans le reste de la France. On doit vraiment accélérer les solutions. Je suis venue pour ça », a continué Charlotte Parmentier-Lecocq. « Le plan de reconstruction doit prendre en compte tous les besoins liés aux handicaps et aux personnes âgées », a insisté la ministre.
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39 millions d’euros pour les personnes en situation de handicap et les personnes âgées
La ministre annonce être venue apporter des financements pour soutenir des projets que portent des structures du médico-social. « En plus de ce qui est déjà financé, l’Etat va apporter plus de 22 millions d’euros pour apporter des solutions à des personnes qui ont des handicaps lourds. Il y aura en plus 7 millions d’euros pour créer des hébergements pour des personnes polyhandicapées et pour les aidants également. Enfin 10 millions d’euros seront alloués pour notamment construire un EHPAD et créer des petites structures à taille humaine pour les personnes âgées ».
« Il faut aussi qu’on regarde comment rendre attractif le territoire pour faire venir des ressources humaines à Mayotte », a poursuivi la ministre. Un problème qui a particulièrement touché la MDPH surtout après le mouvement social de 2023 qui a amorcé le départ de nombreux professionnels, créant du retard dans l’évaluation des dossiers des personnes en situation de handicap. « Dans certains cas, on a parfois plus d’un an de retard sur le traitement des dossiers, on espère retrouver un rythme tolérable sur l’évaluation à la fin 2025″, note Ségolène Meunier, directrice de la MDPH. « Aujourd’hui on est complet sur l’équipe médicale mais il nous manque deux postes d’infirmiers, des postes qu’on ne peut externaliser », ajoute la directrice.
« C’est aussi à nous tous de faire une place aux personnes en situation de handicap »
« Les personnes qui ont un handicap on envie de vivre leur vie comme tout le monde, il faut d’abord voir comment rendre les lieux accessibles mais c’est aussi à nous tous de faire une place aux personnes en situation de handicap », a noté Charlotte Parmentier-Lecocq qui a pu échanger avec une personne en fauteuil roulant et une personne atteinte de la maladie des « enfants de la Lune ».
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« Du côté de la MDPH, elle doit se moderniser et il faut qu’on l’aide à le faire notamment en développant l’intelligence artificielle pour traiter plus facilement les dossiers. En tout cas on a une volonté commune, on a des moyens qui sont là, mais il faut les utiliser avec des méthodes », a précisé la ministre.
Charlotte Parmentier-Lecocq poursuit sa visite mardi et mercredi avec une série d’inaugurations et de visites de structures clées, telles que l’Établissement pour Enfant et Adolescent Polyhandicapé (EEAP) Sayindiwa à Bandrélé et le dispositif « Unité localisée pour l’inclusion scolaire » (ULIS) et « Classe pour l’inclusion scolaire » (CLIS) à la Cité scolaire de Bandrélé.
La ministre déléguée participera également à la pose de la première pierre du futur pôle médico-social de l’Association Laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA) à Chirongui.
Mercredi 19 février, Charlotte Parmentier-Lecocq visitera l’entreprise adaptée « Auxilium » à Mamoudzou et le Centre d’action médico-sociale précoce (CAMPS) « Maëcha », avant la signature d’une convention entre l’État, le Conseil départemental de Mayotte et l’Agence régionale de santé de Mayotte.
Victor Diwisch