C’était l’école buissonnière, mais en bord de mer pour deux classes de 6ème et 3ème du collège Ouvoimoja de Passamainty ce vendredi. Garçons et filles s’affairaient comme des fourmis sur la plage Ranta Be, autour de figures en deux dimensions, tantôt de type rosaces, tantôt arabesques. Une corde et deux bâtons, ces architectes en herbe traçaient des cercles concentriques, le nez sur une feuille de papier, pour en suivre les contours.
« Ils ont commencé à dessiner les figures en cours sur une feuille, puis nous avons réfléchi ensemble sur la chronologie des tracés, pour enfin concrétiser ça aujourd’hui », nous explique l’enseignante de mathématiques de 6ème, Yannick Deuss, aux côtés de sa collègue de 3ème, Stéphanie Dupuy-Granger. Car c’est dans le cadre de la semaine des mathématiques que se déroule ce Land art, courant artistique qui utilise la nature comme matériau,
Cette action « FORME EPHE’MER, Land art » s’est déroulée sur plusieurs plages de l’île, en simultanée lundi dernier, des classes de collège et de primaire ont réalisé au même moment de grandes constructions géométriques sur le sable.
Figure en trichromie
Un projet porté par les collèges et écoles de Kani Kéli et de Sada, les collèges de Tsingoni, Passamainty, Bouéni, les écoles de Nyambadao, M’ronabéja et Hagnoundrou. Et ce vendredi, c’était au tour des collégiens de Passamainty de se muer en artistes éphémères.
Mètre ruban en main, la ficelle est déroulée jusqu’à atteindre la longueur du rayon escompté, « c’est bon, nous sommes à 2 mètres, on peut tracer ! » Laïnia, Mouaymati, Laïna, Masrania, Rafion, Johakim, Hanafi et les autres vont et viennent avec mille égards pour le contenu de leurs bouteilles en plastique. C’est qu’une fois les contours dessinés, c’est le temps du coloriage. Et sur une plage, le choix se porte inévitablement sur… le sable.
« Il faut en trouver du noir, du blanc et du beige ». Pas de soucis pour le beige, c’est la couleur première du dessin, le noir se ramasse au bord de l’eau, avec un piège que découvrent les premiers à voir effectué leur remplissage, il tire sur le beige en séchant, il faut donc l’arroser comme une belle plante. Quand au sable blanc, c’est compliqué sur une plage noire comme le jais. C’est la débrouillardise qui paie.
Au final, la plage de Passamainty s’orne de magnifiques figures, qui seront immortalisées par le drone d’un des enseignants, avant que la marée fasse son œuvre…
Anne Perzo-Lafond