Panier percé, jeter l’argent par les fenêtres, tonneau sans fond… Parce qu’un sou est un sou, l’Institut d’Emission Des Outre-mer, (IEDOM), la Banque de France et les partenaires de la stratégie nationale d’éducation économique, budgétaire et financière (EDUCFI) se mobilisent dans l’objectif de transmettre aux plus jeunes et aux populations les plus fragiles les bases nécessaires à la gestion d’un budget, des finances personnelles ou professionnelles.
« Établir un budget et essayer de le respecter, connaître et sécuriser ses moyens de paiement, mesurer le coût d’un crédit, choisir une assurance adaptée à ses besoins, épargner pour faire face à des imprévus et financer des projets, savoir vers qui se tourner en cas de difficultés financières, reconnaître et éviter les arnaques : autant de sujets essentiels à appréhender pour devenir des citoyens autonomes et des entrepreneurs avertis », souligne l’IEDOM qui décline à Mayotte la 10ème édition de la Global Money Week organisée par l’OCDE la semaine du 21 mars.
Des représentants des classes du collège K2 étaient donc tout ouïe pour aborder des notions comme la finance, la tenue d’un budget, un compte de banque, etc. Et ne s’en sortaient pas mal du tout.
L’action « Bâtissez votre avenir, soyez malin avec votre argent ! » est menée dans 70 pays du monde pour la 10ème édition de la Global Money Week organisée par l’OCDE, rapportait Patrick Croissandeau, directeur territorial de l’IEDOM. Il était accompagné notamment de Daoulab Ali Charif, Responsable des services à l’économie et de la communication à l’IEDOM. C’est l’IPR d’Histoire-géographie Loetizia Fayolle, qui coordonnait l’événement dans le collège.
« Les impôts, on peut les payer plus tard ! »
Aux multiples questions, beaucoup de doigts levés. Sur la notion de budget notamment, « c’est une somme qu’on évite de dépenser », dira un élève consciencieux, corrigé par Patrick Croissandeau, « c’est l’ensemble de ce que l’on va gagner, les revenus, et des dépenses ».
Après avoir listé les catégories de recettes, salaires, bourses, pensions, aides sociales, et de dépenses, ces dernières étaient hiérarchisées entre les fixes, les variables, et les occasionnelles. L’objectif était de savoir sur lesquelles agir en cas de baisse de revenus et de fin de mois difficile. Parmi les charges fixes mensuelles, ces élèves du public inscrivent sans vergogne les frais d’inscription à des écoles privées, et le service des impôts appréciera de savoir qu’il fait partie des variables d’ajustement, « le loyer c’est important, les impôts, on peut les payer plus tard ! », lâchera un élève. Pour économiser, coupe franche sur les transports, « on peut aller en vélo », et sur l’électricité, « on peut utiliser des bougies », lance un autre. Un de ses camarades glissera l’éventualité d’acquérir des panneaux solaires, « tu es fou, ça coûte une blinde ! »… Un probable successeur à Patrick Croissandeau dans quelques années. Qui remettait les charges à leur place dans la bonne colonne, en particulier les impôts !
Les élèves partaient ensuite en atelier, il s’agissait de bâtir un budget, entre les frais de l’auto-école, celle de la cantine, et l’argent de poche reçu de mamie.
Dix classes étaient représentées par des élèves choisis par Armand Mayet, professeur de mathématiques, « j’interviens la semaine prochaine dans les classes pour cerner tout le collège », nous explique-t-il.
Toujours dans l’esprit d’éduquer financièrement, le passeport financier sera décliné la semaine prochaine et jusqu’en mai, rapporte Patrick Croissandeau : « Nous donnerons aux professeurs des 26 classes candidates les moyens de sensibiliser leurs élèves à la gestion du budget et à l’usage des moyens de paiement. »
La semaine de l’Eucation financière se poursuit avec un atelier ludo-pédagogique sur l’analyse financière auprès de chefs d’entreprises en test à la couveuse OUDJEREBOU, puis au RSMA sur l’utilisation de différents moyens de paiement.
Anne Perzo-Lafond