Malgré ses atouts hors norme, lagon, faune et flore, Mayotte n’est encore qu’une destination confidentielle de touristes amis ou membres de la famille de résidents. Lorsque le problème sécuritaire sera réglé, il en sera tout autrement. En attendant, des collectivités se lancent dans une offre touristique adaptée au territoire.
C’est ce que propose l’Agence nationale de la Cohésion des territoires (ANCT), mise en place le 1er janvier 2020, qui jour le rôle de « fabrique à projets » pour permettre aux collectivités de mener à bien leurs projets : ingénierie technique et financière, partenariats, subventions…
L’ANCT mène une Fabrique prospective avec, notamment, l’Association nationale des élus des territoires touristiques, avec comme but, « Imaginer une stratégie touristique locale responsable, qui valorise et protège les aménités naturelles du territoire. » Quatre élus de communautés de communes ont été sollicités pour évoquer leur projet et leurs interrogations. Aux côtés du Var, du Lauraguais et de la Savoie, la communauté de communes du Sud de Mayotte, dont le président Ali Moussa Moussa Ben, a été interrogé par l’ANCT.
C’est bien sûr une intercommunalité très jeune, que celle formée par Bandrélé, Boueni, Chirongui et Kani Keli, mais le maire et président de l’EPCI souligne « l’occasion en or » qu’a représenté d’intégrer la Fabrique prospective: « Cette participation nous permet de voir l’évolution dans ce domaine et de rattraper ce que les autres collectivités ont commencé un peu plus tôt que nous pour prendre le virage du tourisme durable. Nous sommes tous concernés par le changement climatique que l’on observe. Il est donc important d’intégrer, dès le départ, notre démarche dans un développement responsable. » Notamment sur certains enjeux, « qui nous rapprochent » : « l’hébergement des touristes, l’organisation des infrastructures et le stationnement ou, encore, la gestion des déchets ».
Mayotte est parfaitement adaptée à l’idée du développement touristique que se fait l’interco du Sud : « une destination écotouristique fondée sur deux piliers : une nature unique et préservée et une dimension culturelle et humaine (rencontres, savoir-faire, art de vivre…) ».
Ali Moussa Moussa Ben évoque déjà les premières pistes, des activités autour des plages « pour développer le tourisme bleu : sorties en bateau, restaurants… »
On attend donc impatiemment le bouclage du Schéma directeur d’aménagement touristique de la CCSud.