L’indice des prix la consommation des ménages fourni par l’INSEE sur le mois de septembre 2022 fait état d’une baisse de 1,3% à Mayotte par rapport au mois d’août. Ce qui atténue l’inflation sur un an, +4,1%, qui passe pour le 2ème mois consécutif sous la courbe de l’indice de la France hors Mayotte, +5,6%.
Il faut mettre en relation la baisse des prix à la consommation de 1,3% en septembre avec celle des prix de l’énergie qui reculent de manière spectaculaire, -15,4% par rapport au mois d’août où ils avaient déjà chuté de 3,4%. Soit prés de 19% de réduction en deux mois. Dans une période de forte volatilité liée au marché mondial, guerre en Ukraine, ouverture et fermeture des robinets par l’Arabie Saoudite, et du cumul d’aides exceptionnelles de l’Etat, de Total et du conseil départemental à Mayotte, les prix du sans-plomb et du gasoil baissent respectivement de 23,6 % et de 28,4 % tandis que le prix de la bouteille de gaz recule de 3,7%. Nous vivons une chute des prix « assistée » donc, et on n’ose imaginer quel envol aurait l’inflation sans cela, car sur les autres postes, ce n’est pas la même euphorie.
Attention aux effets d’aubaine
C’est quasiment une constante, les produits alimentaires voient encore une fois leurs prix s’envoler, +1,4% en septembre, contre +0,7% en août. Et à chaque fois qu’on y regarde de plus prés, les hausses à deux chiffres relèvent des produits frais puisque sur un an ils prennent +18,34%, suivis par les produits céréaliers, +11,4%. Les prix des viandes et volailles et des œufs prennent 9% de plus sur un an. Une tendance que nous relevons chaque année, et qui explique notamment la cherté de la vie à Mayotte.
Une partie des produits frais est importée et subit la hausse des coûts des transports, +17% pour le transport routier des marchandises en métropole sur septembre lié à la hausse record de 46% du gazole professionnel, sans compter les coûts sur le transport maritime pour les outre-mer. Mais une partie des produits frais est produite sur place. Une tendance qui appelle donc des explications détaillées de la Direction de la concurrence et de la consommation (DGCCRF), notamment pour surveiller les effets d’aubaine liés aux remises sur les carburants.
Les prix des services sont en repli, -1,2% en septembre, en lien avec la baisse des prix du transport, -4,9%, d’un secteur de l’aérien entré dans sa basse saison. La hausse des prix de la restauration ralentit, +1,5% contre +1,8% le mois précédent.
Les prix des produits manufacturés sont stables en septembre, + 0,1 %, alors qu’ils sont eux-aussi soumis aux coût des transport. Cela se ressent sur les meubles, +1%, les équipements des ménages, +0,9% et la papeterie, +0,6%, pas dans l’habillement et les chaussures qui sont stables à 0,1%.
Le prix du tabac bondit en septembre,+ 1,5 %, après une stabilisation en août. Il prend 5% sur un an.
A.P-L.