L’événement était organisé par l’Office du Tourisme de Petite-Terre en partenariat avec la Communauté de communes de Petite-Terre, la mairie de Dzaoudzi-Labattoir et celle de Pamandzi, l’AaDTM (Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte), Mayotte 1ère, Air Austral, la CADEMA, Transport SALIME et le Conseil départemental de Mayotte.
Promouvoir la culture mahoraise
Le Grand Debaa Uzuri Wa Debaa a mis en lumière les traditions culturelles mahoraises à travers la performance du Debaa, un chant et une danse religieuse traditionnellement pratiqués par des femmes. Cet événement a constitué une plateforme idéale pour les associations culturelles et les communautés locales, permettant de rassembler et d’impliquer la population dans la préservation des coutumes. Le Debaa, qui raconte l’histoire de l’Islam et la vie du prophète Muhammad à travers des chants religieux, est profondément ancré dans l’identité mahoraise, et cet événement se donne pour mission de le promouvoir à une échelle encore plus grande.
Cet art de la culture mahoraise avait intégré en 2015 le patrimoine immatériel français, et avait été couronné par un prix décerné à la chercheuse Elena Bertuzzi, pour sa thèse «S‘imposer en dansant. Créativité et prestige des femmes de Mayotte ».
Un avenir prometteur pour le Debaa
La directrice de l’Office de Tourisme de Petite-Terre, Ousseni Bibi-Riziki, explique que le Grand Debaa se veut d’être un événement phare pour non seulement valoriser la culture mahoraise, mais également attirer un public plus large. « Nous voulons faire découvrir le Debaa aux plus jeunes et promouvoir cette tradition riche portée par les femmes, avec l’ambition de la classer au patrimoine de l’UNESCO. En réunissant les associations de Mayotte, nous espérons non seulement préserver ce patrimoine, mais aussi le faire rayonner à l’échelle nationale, notamment à travers des événements comme le salon de Colmar à Strasbourg », a-t-elle déclaré.
14 associations en compétition
Les “chamas” associations de Debaa de plusieurs communes ont répondu présentes à cet événement, Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi, Kani-Kéli, Koungou, Bandraboua, M’tsamboro, Chirongui, Acoua, Bouéni et Sada.
Ce sont ainsi 14 associations de Debaa, venues de différentes communes de Mayotte, qui ont participé à cet événement. Chaque association a eu l’opportunité de se produire en offrant un spectacle à la hauteur des attentes, où chaque performance reflète à la fois la passion, l’effort et le talent des participants. Mais seules six d’entre elles ont pu accéder à la grande finale, Madrassati Imamiya de Dzaoudzi-Labattoir, Madrassati Nidhoimiya de M’tsamboro, Madrassati Antonia d’Acoua, Madrassati Madania et Saandia de Bouéni, Madrassati Nourania de Chirongui. Elle se tiendra dans le courant du mois d’octobre à l’hôtel Ibis Styles à Pamandzi.
Un impact culturel et social profond
Le Grand Debaa Uzuri Wa Debaa avait dépassé la simple compétition. Il avait contribué à la préservation des traditions locales dans un contexte de modernisation et de globalisation. Pour beaucoup, notamment pour la jeunesse de Mayotte, cet événement représentait une opportunité unique de renouer avec des pratiques ancestrales tout en participant à un moment festif et fédérateur. En plus des performances de Debaa, une grande animation d’une autre danse traditionnelle “le chigoma” était à l’honneur pour l’ouverture de cette journée ce qui avaient enrichi le programme offrant aux visiteurs une immersion totale dans la culture mahoraise. Le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, soulignait l’importance de cet événement « pour promouvoir les arts locaux au-delà des frontières de Mayotte et de montrer la beauté de nos chants et danses mahoraises ».
Le Grand Debaa Uzuri Wa Débaa a été une célébration marquante du patrimoine culturel de Mayotte, un moment où traditions et modernité s’étaient rencontrées pour le plus grand bonheur des participants et des spectateurs.
Nayar SAID OMAR