« Ici et ailleurs » est la première création d’Ankiff Sandani Ousseni, jeune danseur et chorégraphe mahorais de 26 ans, qui a étudié la danse et les arts du cirque à l’école Balthazar de Montpellier. C’est un reflet de sa propre vie que ce dernier a souhaité mettre en scène au travers de ce premier spectacle. Il y évoque notamment sa vie à Anjouan jusqu’à l’âge de 10 ans et sa traversée en kwassa jusqu’à Mayotte, l’île de la découverte de sa vocation : la danse. « Ce spectacle évoque la transmission, l’exil, le déracinement et la quête de soi à travers les danses qui ont marqué son parcours : les danses traditionnelles comoriennes et mahoraises, la breakdance, l’accro-danse et la danse contemporaine », décrit Véronique Méloche, la présidente de l’association culturelle Hippocampus. Soutenue par les Affaires Culturelles de la Préfecture, celle-ci a fait revenir le jeune danseur de Montpellier à Mayotte afin que la population puisse découvrir son spectacle.
Ayant fait toute sa scolarité à Dembeni, c’est dans ce même village qu’il découvre la beakdance en intégrant « Dangerous crew », un groupe de danseurs de hip-hop du village. « Au début, je ne faisais que regarder, puis les danseurs m’ont proposé de se joindre à eux », explique le chorégraphe. Dès ce moment il est pris de passion pour le hip-hop, Ankiff a dansé plusieurs années avec eux, avant d’intégrer l’école Balthazar de Montpellier où il a découvert la danse contemporaine et les arts du cirque. Poursuivant ensuite sa carrière en solo, il a créé sa propre compagnie de danse en 2022 : Malaïka (« l’ange » en shimaore).
Un spectacle multigenre axé sur la problématique de l’immigration clandestine
« Le spectacle commence par un petit reportage afin de présenter la situation de l’immigration clandestine à Mayotte », explique le danseur. En effet, si notre population est plus qu’au fait de ce sujet, ce n’est pas le cas du public de l’Hexagone où il a d’abord présenté son spectacle. « Cela fait deux ans qu’il tourne, mais avec un format de 25 minutes. Désormais, je pense être arrivé à la version définitive de 40 minutes, même si un spectacle peut toujours évoluer », explique-t-il. La dernière version de 25 minutes avait d’ailleurs été présentée à Mayotte en février dernier à l’occasion du festival Hip Hop Evolution.
Le public mahorais pourra donc découvrir sa version définitive ce samedi 5 octobre à la MJC de Kani-kéli à 20h. En première partie, il pourra également profiter des talents des danseurs de « Feed-back crew », un groupe de hip-hop local. Le prix du spectacle est de 10 euros, 5 euros pour les adhérents et il est gratuit pour les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans. Une buvette et des brochettis sont prévues sur place.
N.G