Les notables et les hommes religieux comoriens ont appelé à l’unité de toutes les couches sociales du pays pour faire barrage à la violence et lutter contre l’insécurité. Au cours d’un rassemblement qui a eu lieu, samedi 28 septembre à Moroni, ces deux couches sociales ont fait un sombre constat sur la situation sécuritaire du pays. Environ, deux mille personnes avaient pris part à cette grande rencontre.
« Nous sommes réunis ce jour pour déplorer le niveau de violence dans le pays. Nous constatons un net recul de nos valeurs qui ont toujours caractérisé le pays. On ne doit pas rester les bras croisés, nous devons agir pour mettre un terme à ces scènes de violence et à mettre fin à ce climat d’insécurité », a souligné le notable Youssoufa M’madi pour qui « ce qui est arrivé au président est grave car cela montre bien que nous sommes tous vulnérables ».
Un sentiment d’injustice règne dans le pays
Le pays a connu un sombre lot de décès ces derniers mois. Deux jeunes ont été battus à mort. L’un, après une dispute dans une localité proche de Moroni, l’autre, à l’occasion d’une rixe dans une autre localité située à 30 km de Moroni. Deux scènes qui alimentent l’inquiétude de nombreux Comoriens très connectés aux réseaux sociaux. « Nous ne devons pas banaliser cette violence, il faut prendre ce phénomène au sérieux, nous appelons tout le monde à se ressaisir et à s’unir contre ce fléau de l’insécurité », a ajouté un autre grand notable connu sous le nom d’Ismail Abdou.
Très influents dans la société comorienne, les notables et les religieux sont les principaux leaders d’opinion capables de peser sur la vie quotidienne en raison des tribunes dont ils se servent pour sensibiliser la population. En plein mois de Mawlid, les notables et les religieux ont pris les devants pour défendre les traditions comoriennes et appeler à l’unité de toutes les forces vives du pays. « Le pouvoir, l’opposition, la société civile et nous tous devons agir de concert pour faire barrage à la violence dans notre pays », ont-ils scandé à l’occasion de cette rencontre.
L’attaque au couteau du 13 septembre dernier alimente une inquiétude amplifiée par les récents évènements caractérisés par la mort de deux jeunes. L’opinion reste divisée à cause de l’absence de réponses à ce phénomène mais surtout d’enquêtes sérieuses pour élucider les circonstances de ces décès et condamner les auteurs. Un sentiment d’injustice qui contribue à nourrir la peur et qui exacerbe les tensions dans presque tous les milieux du pays.
A.S.Kemba, Moroni