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Colloque Mayotte en Santé : « Améliorer la prise en charge des patients »

La 3e édition du colloque Mayotte en Santé s’est terminée hier au PER de Coconi. L’occasion pour les différents intervenants et participants de faire un premier bilan des échanges et des tables rondes qui se sont déroulées durant quatre jours.

Plus que des résultats scientifiques à proprement parler, ce sont surtout la richesse des échanges et des débats entre professionnels de santé, chercheurs, scientifiques ou encore patients qui a fait la réussite de cette 3e édition du colloque Mayotte en Santé. En effet, pour le Professeur Loïc Epelboin, infectiologue et chercheur en maladies infectieuses et tropicales au Centre hospitalier de Cayenne en Guyane, et membre de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), c’est surtout la qualité des échanges scientifiques qu’il faut retenir de ces 4 jours.

Loïc Epelboin, Professeur, infectiologue et chercheur en maladies infectieuses et tropicales au Centre hospitalier de Cayenne en Guyane

« Ce colloque n’a rien à envier aux autres congrès internationaux en France ou même en Europe. Il y a eu une grande diversité des thématiques abordées avec de nombreux professeurs, chercheurs et scientifiques de haut niveau venus de Madagascar, de La Réunion, d’Anjouan, de Polynésie, de métropole ou encore de Guyane. C’est LE colloque de l’océan Indien et même de l’Afrique de l’Est ». Et il sait de quoi il parle le Professeur Epelboin, puisqu’il a vécu quelques années à Mayotte en tant qu’infectiologue au CHM en 2008-2009, puis en 2013-2014, et est par ailleurs à l’origine de la création de nombreux congrès scientifiques. « C’est le seul congrès international francophone dans cette région du monde. Durant ces 4 jours il y a eu énormément d’échanges de connaissances, d’expériences, de pratiques et ce fut aussi l’occasion pour de nombreux chercheurs de se rencontrer ».

Ainsi, il y a eu pas moins de neuf sessions rien que sur le choléra. Aussi comme l’explique le Professeur Epelboin, « l’enjeu de ce colloque au travers des 3 thématiques abordées qu’étaient la Santé sexuelle, les Maladies infectieuses émergentes, et les Addictions, a consisté surtout à l’amélioration de la prise en charge des patients. De ces échanges et de ces tables rondes vont naître des collaborations et des projets scientifiques avec des études et des publications qui en découleront ».

La création de la première Union régionale de la fédération d’addictions de l’Océan Indien

C’est l’une des grandes nouveautés et le fruit de la collaboration des chercheurs durant les 4 jours de ce colloque avec la création de la première Union régionale de la fédération d’addictions en Outre-mer, celle de l’océan Indien, scellant ainsi un partenariat entre Mayotte et La Réunion. L’objectif est de consolider les actions menées, améliorer la prise en charge et l’accompagnement des patients. Dans cette thématique des Addictions, les participants et les intervenants se sont surtout attachés à tenter de mettre en place une stratégie d’adaptation au contexte local afin d’améliorer l’accompagnement et le suivi des patients. Au-delà des nombreux échanges entre professionnels de santé, la parole a été donnée aux personnes concernées, et cela sans tabou. Chacun a pu faire part de ses connaissances, de son expérience, de ses questions et même de ses doutes.

La nécessité de mettre en place des stratégies adaptées aux spécificités du territoire.

Mayotte, centre, hospitalier, CHM
Bientôt un département « maladies infectieuses et tropicales » au sein du CHM

Mettre des services de santé au plus près de la population, offrir des soins adaptés et développer des stratégies d’accompagnement, tout en menant une vigilance accrue, telles sont les principales conclusions de ce colloque. Il a permis, en outre, de pointer du doigt le manque de sensibilisation et d’informations concernant certaines pathologies, mais aussi le manque de formation des professionnels de santé pour faire face à certaines maladies. Il y a par exemple des difficultés de prise en charge du VIH et des IST (Infection sexuellement transmissible). Il faut mieux former les professionnels et renforcer les moyens pour améliorer cette prise en charge. Cela doit aussi passer par une politique de santé adaptée, une plus grande fiabilité des données acquises, une mobilisation des pouvoirs publics pour mettre en place une stratégie, et ce afin de donner les moyens nécessaires pour faire face aux énormes défis de santé que connaît notre territoire.

B.J.

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