La 7e session d’assises de l’année s’est ouverte ce lundi matin avec deux jours de procès concernant une affaire de « meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime » ainsi que pour une « tentative de vol avec arme ».
Un pied de biche à l’origine de la mort
Dans la nuit du 15 au 16 novembre 2019, le prévenu s’est introduit dans les locaux de la Protection maternelle et infantile (PMI) de Dzoumogné afin de pouvoir voler du matériel informatique. Muni d’un pied de biche de couleur orange d’une longueur de 52 cm, l’homme pénètre dans le bâtiment depuis la fenêtre donnant sur la route principale, cette dernière étant mal fermée. Présent sur les lieux, le gardien ensommeillé aurait tenté d’arrêter l’intrus, en vain.
Le prévenu aurait alors porté plusieurs coups avec « l’arrache clou » entraînant cinq plaies du cuir chevelu chez la victime, dont une de près de 7 cm sur le dessus du crâne. L’expert au moment de sa déposition notait qu’au regard « des lésions occasionnées, l’arme a dû être utilisée avec une grande force », des projections de sang étant également visibles sur deux des murs de la pièce, où sont survenues les impacts de l’arme, ainsi que sur divers objets présents à l’intérieur.
Un acte de violence inouïe sous emprise de l’alcool
La victime, un père de famille ayant six enfants, succombera selon l’autopsie suite à un traumatisme crânien sévère. Le prévenu pour sa part, âgé de 20 ans alors l’aîné d’une fratrie de neuf enfants au moment des faits, justifiera l’idée de cambrioler la PMI « au moment où [il] picolait », relate l’ordonnance de mise en accusation (OMA) ; l’homme ayant consommé avant de passer à l’acte la moitié d’une bouteille de whisky. L’oncle du prévenu, au moment de sa déposition, a noté que son neveu « consommait quotidiennement de l’alcool », un comportement selon l’expert psychiatre en lien avec une forme de régulation des tensions du jeune homme liées, entre autres, à son parcours de vie traumatique ainsi qu’à son insécurité identitaire. Le tribunal a jusqu’à mardi pour juger l’affaire.
Pierre Mouysset