Beaucoup de jeunes de la Mission locale, en situation de précarité, n’ont pas de quoi s’acheter les produits nécessaires pour s’assurer une hygiène de base, comme du savon ou du shampoing. « Quand ils ont un peu d’argent, ils préfèrent l’utiliser pour s’acheter à manger, ce qui est entièrement normal », déclare Jaqueline Kassim, chargée de projet au sein de la Mission locale. C’est la raison pour laquelle la structure avait sélectionné 33 jeunes ce vendredi 28 juin au matin, déjà accompagnés ou venus tout simplement par le biais du « bouche-à-oreille », pour leur distribuer des « kits hygiène ». Ces derniers contenaient des produits d’hygiène de base comme du shampoing, du gel douche, une brosse à dents et du dentifrice, du déodorant, un rasoir et un paquet de serviettes hygiéniques pour les filles. « Il est important pour un jeune d’être propre, notamment lors d’éventuels entretiens d’embauche. En outre, être propre peut contribuer à améliorer leur confiance en eux », a affirmé Jacqueline Kassim.
Cette distribution de « kits hygiène » s’est accompagnée d’un atelier animé par des membres de l’association Santé Sud (groupe SOS) afin de leur expliquer les gestes d’hygiène et l’utilisation des produits. « Outre la question de la précarité, il arrive souvent qu’une trop grande pudeur empêche les parents d’éduquer leurs enfants à la propreté une fois qu’ils grandissent et les jeunes non plus n’osent pas aborder le sujet avec leurs parents », explique Jacqueline Kassim.
3 ateliers dédiés à l’hygiène
L’atelier de ce vendredi concernait l’hygiène corporelle et bucco-dentaire d’une manière générale. Un deuxième aura lieu prochainement et consistera en une visite de la savonnerie de Mayotte pour voir comment se fabriquent les savons. Il se poursuivra par un 3ème, consacré à l’apprentissage de la fabrication d’un savon artisanal. « Les procédés naturels pour l’hygiène peuvent être bons, mais pas toujours. C’est pourquoi il est important de leur montrer comment fabriquer leurs propres produits sans qu’ils ne nuisent à leur santé », explique la chargée de projet.
Une initiative qui a été reçue favorablement par les jeunes, après que les animateurs de Santé Sud ont réussi à leur faire abandonner leurs résistances grâce à un dialogue pédagogique constructif. Santé Sud et la Mission locale comptent poursuivre leurs ateliers et la distribution de kits dans tout Mayotte au cours des prochaines semaines. L’objectif est de toucher en tout 800 jeunes de 16 à 25 ans.
N.G