La magie enchanteresse de la fée électricité n’a pas opéré ce mardi 11 octobre. Après la mésaventure du 14 février dernier, la population de l’île s’est retrouvée en majeure partie privée d’électricité dès 9h45.
A l’origine de ce désagrément d’envergure ayant entraîné une coupure générale, « l’arrachement d’un câble de 20 000 volts au niveau du rond-point de Dzoumogné », informe Claude Hartmann, directeur général d’Electricité de Mayotte (EDM). Dans un communiqué, EDM pointe directement la responsabilité de la COLAS. L’entreprise de travaux publics, aux prémices de l’incident, en sciant ce câble « a provoqué un court-circuit très violent provoquant l’arrêt des moteurs de la centrale de Longoni et l’écroulement du réseau », abonde Claude Hartmann.
La centrale de Badamiers a fait preuve d’une réactivité certaine
A l’inverse de ceux de Longoni, les diesels de Badamiers n’ont pas été affectés permettant ainsi « d’alimenter Petite-Terre, le port ainsi qu’une partie de Mamoudzou dont Kaweni et Hauts-Vallons », détaille Claude Hartmann. Ce dernier tient à saluer le mérite de cette centrale : « elle a fait le travail en attendant l’arrivée de la ‘grande sœur’ ». En effet, selon lui « 19 000 clients sur les 50 000 d’EDM ont pu être alimentés par la centrale de Petite-Terre » avant la remise en état des diesels de Longoni.
La mobilisation de plus d’une soixante d’employés d’EDM aura permis le retour à la normale du réseau électrique progressivement de 10h30 à 14h05. Un laps de temps s’expliquant par les opérations de maintenance à effectuer liées à l’arrêt brutal des moteurs puisque « pour remettre en marche des moteurs qui s’arrêtent, il y a quelques contrôles à faire afin de s’assurer qu’ils redémarrent dans de bonnes conditions », explique le directeur. Pour sa part, la commune de Sada connaissait encore des désagréments au cours de l’après-midi en raison « d’un problème indépendant de l’incident de la coupure générale du matin », note Claude Hartmann. A l’heure où ces lignes sont écrites, la source de ce désagrément n’est pas encore connue à l’inverse de celle de la coupure du matin.
La facturation des désagréments s’arrête à la réparation des dommages occasionnés
Est-ce une négligence de la part de l’entreprise ? « Je vais regarder de près la demande de travaux de l’entreprise puisque pour ouvrir le sous-sol, chaque entreprise ou donneur d’ordre doit prendre la précaution de consulter les opérateurs, qu’ils soient liés à l’électrique, à la téléphonie ou à l’eau », explique le directeur d’EDM. Il poursuit : « Je vais vérifier si cela a été bien fait car sur la base de tels document on n’est pas censé abîmé les réseaux » dans la mesure où cette procédure est censée « éviter d’endommager des ouvrages ». Au regard des désagréments occasionnés auprès des clients, le directeur concède néanmoins que dans ce genre de situation « on facture la réparation ne représentant bien souvent que quelques milliers d’euros ». Un montant loin d’être à la hauteur « des perturbations engendrées », précisant à ce titre que le producteur d’électricité n’a pas de pouvoir de police.
Pierre Mouysset