Implantée sur le terre-plein en face de la Grande Mosquée et à proximité du bâtiment de la DEALM, cette nouvelle structure s’inscrit dans la volonté municipale de poursuivre la décentralisation de l’administration et de permettre aux habitants de Doujani, M’tsapéré et Cavani de ne plus dépendre exclusivement de la mairie centrale du boulevard Halidi Sélémani. Après Kawéni, Vahibé et Passamaïnty, il s’agit de la quatrième mairie annexe de Mamoudzou.
L’intérêt principal : améliorer la proximité

Dès ce vendredi, les administrés pourront y retrouver de nombreux services, parmi lesquels l’état civil — incluant le livret de famille et les actes de naissance — les formalités administratives, les attestations d’accueil, le recensement, le Centre communal d’action sociale (CCAS), les inscriptions scolaires pour l’ensemble des écoles de Mamoudzou, la Caisse des écoles, ainsi que des services dédiés à l’attractivité du territoire et à l’attractivité économique.
Le bâtiment, réparti sur deux étages, offre des bureaux modernes ainsi que de larges espaces d’accueil fonctionnels, pensés pour recevoir une population nombreuse dans de bonnes conditions.
Anziza Daoud, directrice du CCAS de Mamoudzou se réjouit de découvrir les nouveaux locaux. « Après le cyclone Chido et avec le siège endommagé, nous travaillions dans le hall d’entrée de la mairie centrale, désormais les agents de l’antenne pourront travailler ici. Cela permet d’accompagner au mieux les personnes suivies, sans les obliger à se déplacer loin de chez elles ».

« L’intérêt majeur est cette proximité avec les administrés, notamment les personnes âgées. Le bâtiment est bien placé notamment à côté de l’arrêt de bus Caribus », appuie Raoudhoiti Youssouf, responsable de la mairie annexe. « Que tu viennes du nord, du sud ou du centre de Mayotte, tu pourras venir à M’tsapéré pour tes démarches administratives ». Après douze années passées à l’état civil en tant qu’agente polyvalente, Raoudhoiti Youssouf connaît parfaitement les rouages du service. Elle prend aujourd’hui les rênes de cette nouvelle mairie annexe, fière et pleinement consciente de la responsabilité qui lui incombe.
Harouna Tavanday, l’un des pionniers de l’administration communale

La mairie annexe porte le nom de Harouna Tavanday, né à M’tsapéré en 1928, d’un père originaire de Hamjago et d’une mère de Kani-Kéli. Cadre administratif dévoué au territoire, il est considéré comme l’un des pionniers de l’administration communale mahoraise. Après une carrière militaire, durant laquelle il combat pour la France lors de l’insurrection malgache de 1947, il revient à Mayotte et devient chef du canton de Pamandzi en 1962, puis chef du canton de Tsingoni, avec la responsabilité d’administrer l’ensemble du nord de l’île. De 1963 à 1968, il retourne chez lui à M’tsapéré pour gérer le canton, qui s’étend alors de Tsoundzou à Koungou en passant par Ouangani.
Un an après le référendum de 1976 confirmant l’attachement de Mayotte à la France, les communes sont créées. Harouna Tavanday devient alors un proche collaborateur d’Abdallah Houmadi, en qualité de deuxième adjoint chargé de l’état civil. Réélu en 1983, il décède un an plus tard, à l’âge de 56 ans.

« Alors que Mayotte traversait une période de conflit autour de la question du rattachement à la France, il continuait son travail. Il a pris ses responsabilités tout en s’alignant sur le combat des Mahorais pour devenir un département français. Il a très vite compris les demandes de la rue, malgré les désaccords avec les autorités. C’était quelqu’un de très proche de la population », témoigne Zaidou Tavanday, chef de cabinet du président du Département, fier et reconnaissant envers celui dont le père était le frère de Harouna Tavanday.
Un nom qui trouve naturellement sa place sur cette mairie annexe, dont la vocation première est d’être au plus près des habitants.
Victor Diwisch


