Le moustique Aedes continue de faire des ravages
Alors que la circulation de la dengue avait été nettement ralentie il y a trois semaines, le territoire est à nouveau confronté à un pic de circulation du virus, où dix cas ont été confirmés du 13 au 19 mai 2024, dont 9 acquis localement. À l’exception de deux cas, tous les cas autochtones résidaient en Petite-Terre. Fin avril, l’ARS avait préconisé à la population de se protéger activement contre les piqûres de moustique et de lutter contre les gîtes larvaires, en « bâchant hermétiquement ses réserves d’eau (fûts, bidons, seaux, arrosoirs…) », en « ramassant ses déchets ou objets qui pourraient devenir des lieux de repos pour les moustiques adultes (pneus, jouets, caisses…) » et en « vidant régulièrement tout ce qui pourrait retenir de petites quantités d’eau (coupelles des plantes…). »
Les rats gagnent du terrain
Santé Publique France a alerté sur une hausse des cas de leptospirose à Mayotte. 123 cas ont été confirmés entre le 1er janvier et le 19 mai dernier. Parmi ces cas, un patient est décédé. Actuellement, l’année 2024 comptabilise déjà plus du double de cas de leptospirose par rapport à l’année 2023, où 57 cas avaient été recensés.
Pour éviter d’être contaminé, les autorités sanitaires recommandent de ne pas marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes, sur des environnements humides ou boueux, tels que des sol boueux, les flaques, les eaux stagnantes, et de lutter contre la présence de déchets, particulièrement propices à la prolifération des rats.
Des gastro résistantes
Les pharmacies de l’île ont rapporté à Santé publique France avoir vendu très nettement davantage de médicaments anti-diarrhéiques et de solutions de réhydratation orale (SRO), que lors des années précédentes. Par ailleurs, les laboratoires ont constaté une augmentation de la détection de bactéries pathogènes dans les prélèvements gastro-entériques.
Des toux inquiétantes
À Mayotte, les épidémiolgistes ont également constaté que la coqueluche était en recrudescence marquée. 27 cas de coqueluche ont été détectés depuis le début de l’année contre 16 pour la totalité de l’année 2023, représentant une une augmentation de 69% pour le 1er semestre 2024. La prévention contre cette maladie repose principalement sur la vaccination.
Alors que les infections virales et bactériennes sont en hausse, la question des effectifs médicaux et para-médicaux va à nouveau se poser, si ces chiffres poursuivaient leur ascension, à quelques semaines des vacances scolaires et du départ de nombreux soignants.
Mathilde Hangard