Prix de l’excellence économique : Mayotte célèbre ses jeunes économistes

Près de 180 élèves de terminale STMG ont planché sur le rôle de l’épargne lors de la quatrième édition mahoraise du concours, organisée le 19 novembre dernier. Trois lauréats ont été distingués.

Le Prix de l’excellence économique a, une nouvelle fois, rassemblé les terminales en Sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) de tout le département. Organisé sous la direction de la Banque de France, de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), de Citéco et du ministère de l’Éducation nationale, ce prix vise à valoriser la filière et encourager les élèves à aller au-delà des idées reçues. Pour cette édition, 178 candidats, issus de tous les lycées de l’île, ont travaillé pendant quatre heures sur un thème commun au niveau national : le rôle de l’épargne. Ils devaient analyser un corpus dense d’une dizaine de pages, croiser les documents et mobiliser leurs connaissances, avant d’être évalués par un jury mêlant représentants de l’IEDOM et enseignants d’économie-gestion.

Une première place symbolique

Les trois lauréats en compagnie de leurs familles venues les soutenir.

Première du classement, Faïza Ali Ousseni, élève du lycée de Kahani, voit ce prix comme une manière de représenter son établissement autrement. « Je suis très contente d’avoir ce prix, quand on parle de mon lycée c’est souvent à cause de la violence et de la délinquance qu’il y’a là-bas. Moi, aujourd’hui je le représente autrement », a-t-elle confié. Avec seulement trois jours de révisions avant l’épreuve, elle dit ne pas avoir « réalisé tout de suite », mais se dit fière d’aller défendre Mayotte au niveau national.

Juste derrière elle, Elina Hassan, du lycée de Petite-Terre, qui a décroché la deuxième place. Sa copie, a été saluée par la représentante de la rectrice pour sa rigueur, son ambition et son sérieux. En terminale Ressources humaines et Communication au LPO de Petite-Terre, elle garde un objectif clair de s’épanouir dans les métiers de la banque ou de l’assurance. Au-delà de sa performance, elle souhaite aussi changer le regard de ses camarades sur la filière STMG. « On entend souvent que la STMG c’est pour les feignants. Je voulais montrer qu’on travaille tout autant que les élèves en filières générales  et qu’on mérite de la considération ».

Enfin, El-Amine Madi, du lycée de Chirongui, complète le podium. Bien qu’il ne s’attendait pas à figurer parmi les meilleurs, ce prix lui a redonné confiance en lui. « Je ne suis pas le meilleur », a répété le jeune homme à maintes reprises, avant de reconnaître que cette distinction est une vraie satisfaction pour lui et ses parents. Comme beaucoup de participants, il était venu avant tout « parce que ça comptait sur Parcoursup », et repart finalement avec la fierté d’avoir été reconnu.

L’IEDOM et l’éducation financière

Dans l’ordre du podium : les trois gagnants avec la directrice de l’IEDOM Florence Mar-Picart.

Pour l’IEDOM, ce concours s’inscrit dans une démarche plus large d’éducation financière destinée aux jeunes. La structure intervient plus largement auprès des élèves, et pas seulement des terminales. L’institut accompagne notamment des classes de quatrième qui, à l’issue d’une formation assurée par leurs enseignants, passent un diplôme validant un socle de connaissances économiques liées au quotidien, comme la gestion d’un compte bancaire ou l’utilisation d’une carte de paiement.

Le concours n’est pas limité à Mayotte, il est organisé dans tous les départements de France. Ainsi, la meilleure copie de chaque territoire est transmise au jury national, qui sélectionnera à nouveau trois lauréats selon le même modèle qu’au niveau local. Présente lors de la remise des prix, Florence Mar-Picart, directrice de l’IEDOM Mayotte, a rappelé que la meilleure copie mahoraise va concourir au niveau national. « Tous les espoirs sont permis pour Mayotte ! », a-t-elle déclaré, satisfaite de voir presque tous les lycées engagés.

Shanyce MATHIAS ALI.

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