« 6000 lycéens ont été comptés cette année. Il est évident que tous ne trouveront pas de travail à Mayotte. En les mettant directement en contact avec des professionnels de la formation via leur téléphone, la Boussole des jeunes leur permet de consulter toutes les possibilités offertes non seulement en France, mais aussi dans la région », déclare le directeur du CRIJ Mayotte lors de l’inauguration officielle du volet formation de la Boussole des jeunes, mardi dernier dans ses locaux de Cavani. Il voit dans cette application une opportunité pour la jeunesse de Mayotte d’ouvrir son horizon en lui donnant la possibilité, non seulement de consulter les offres de formations, mais aussi, et surtout, d’être mis directement en contact avec un conseiller via son téléphone. « Les jeunes de Mayotte ne profitent pas assez des possibilités que peut offrir la région, ils sont trop habitués à ne regarder que la métropole ou La Réunion. Or les pays de notre région océan Indien peuvent aussi leur offrir des opportunités », explique-t-il. Il ne cache pas qu’il y voit aussi un bénéfice pour « désengorger Mayotte », qui souffre de surpopulation depuis de nombreuses années. « En travaillant avec la région dans une idée de fédération, on pourrait même réussir à ralentir les mouvements de population vers notre île », ajoute-il.
De nombreux partenaires ont permis le déploiement de cette application nationale à Mayotte dont la DRAJES et la CSSM. Le président de cette dernière était d’ailleurs présent à cette inauguration officielle et a offert un discours soulignant le caractère « crucial » de la formation des jeunes. « L’autonomie, l’insertion et la responsabilisation des jeunes est pour nous un enjeu essentiel au vu du taux de chômage élevé que compte notre île », a-t-il affirmé tout en saluant, tout comme le directeur du CRI, l’aspect « mobilité » qu’offre l’application. « Nous avons 30% de taux de chômage à Mayotte. J’espère que la Boussole des jeunes nous offrira la possibilité d’inverser cette courbe », a-t-il développé. « Le CRIJ est la première interface des jeunes pour leur insertion, avant même la mission locale et toutes les autres structures existant sur le territoire. Il était donc essentiel d’avoir un outil pour nous permettre de les orienter correctement », a ajouté quant à lui le directeur du CRIJ.
Une application nationale avec priorité à la formation professionnelle
La Boussole des jeunes est en réalité une application nationale comportant 5 thématiques : l’emploi, le logement, la santé, la mobilité internationale, l’engagement, le sport et la culture. Si elle est encore en cours de mise en place, le CRIJ de Mayotte a été sélectionné pour le déploiement de son volet formation. De nombreux centres de formation ont répondu présents pour y participer, mais aussi l’association des Apprentis de France (NAF) et d’autres structures dédiées à la formation des jeunes comme le RSMA par exemple. « Il s’agit d’un outil de mise en relation. C’est toute la différence avec les annuaires de formation, qui existaient déjà depuis longtemps », précise l’agent du CRIJ responsable de l’application. « La logique de la Boussole des jeunes est d’aller du général vers le particulier, afin de pouvoir orienter même les jeunes qui n’ont qu’une idée très vague de la voie professionnelle qu’ils veulent suivre », explique-t-il encore.
Plusieurs jeunes ont témoigné lors de cette inauguration de la simplicité d’utilisation de l’outil et de son caractère « centralisateur ». « Les services civiques sont tous dispersés à droite à gauche alors que là, la Boussole des jeunes nous redirige directement vers le centre de formation adapté », affirme l’un d’eux. Invitée à l’évènement, Miss Mayotte 2024 en personne a déclaré : « Moi qui ne connaissais même pas le CRIJ avant d’être élue, maintenant je redirige vers lui tous les jeunes qui me posent des questions sur leur orientation ». Le responsable de l’application a également tenu à ajouter que, même si la nationalité était demandée sur la Boussole des jeunes, ce n’était pas un critère discriminant. « C’est juste un filtre, parce que certaines voies demandent automatiquement la nationalité française comme le RSMA par exemple » », a-t-il détaillé. « De même, la question sur le handicap est aussi un filtre, puisque certains centres de formations offrent davantage de possibilités aux personnes en situation de handicap », ajoute-il.
La Boussole des jeunes est accessible sur le site dédié. De quoi donner des repères aux jeunes, souvent perdus au sein de la multiplicité des offres de formations qu’offre actuellement notre société !
N.G