Ce mercredi 12 novembre 2025, au Centre hospitalier de Mayotte, le Dr Abdou s’en va. Chef du pôle gynécologie-obstétrique, il quitte un service qu’il aura accompagné pendant des années, dans une maternité qui reste la plus active de France. Une sortie sans bruit, mais qui symbolise la fin d’un cycle au sein d’un hôpital en quête de stabilité.
Une maternité à flux tendu
À Mamoudzou, on naît beaucoup. Plus de 10.000 accouchements par an, un record national qui dit tout de la pression quotidienne sur le service. Les locaux saturent, les effectifs aussi. Entre praticiens hospitaliers à temps partiel, jeunes internes venus de métropole et médecins diplômés hors Union européenne en attente de validation, le CHM compose comme il peut.
« Ces derniers temps, plusieurs anciens praticiens hospitaliers sont partis à la retraite », rappelle le Dr Roger Serhal, gynécologue-obstétricien, chef du service maternité. Une réalité qui s’ajoute à la difficulté chronique à recruter sur le territoire.
Un départ sans rupture
Le Dr Abdou avait déjà pris du recul ces dernières années. Son départ, explique le Dr Serhal, « aura un impact limité sur l’activité et la charge de soins ». Pour autant, il marque la fin d’une génération de praticiens hospitaliers installés de longue date au CHM.
« Il a énormément contribué à la maternité avant mon arrivée », souligne son collègue. Aujourd’hui, le Dr Serhal est le seul praticien hospitalier à temps plein en gynécologie-obstétrique, accompagné de deux PH à 70 %. Le reste de l’équipe est constitué de médecins titulaires de diplômes hors Union européenne, exerçant sous sa responsabilité.
« Pour le moment, je ne dispose d’aucune candidature adaptée pour des postes permanents« , glisse-t-il, lucide sur les difficultés de recrutement. En attendant, au CHM, la cadence se poursuivra au rythme soutenu des naissances. Le Dr Abdou, lui, passe le relais, avec la trace de ceux qui auront contribué à faire tenir un service essentiel dans un hôpital où chaque départ marque.
Mathilde Hangard


