Ce matin, malgré le retour du soleil après plusieurs jours de tempête, le trafic des barges était fortement perturbé entre Grande-Terre et Petite-Terre, et ce, dans les deux sens. Ce matin, au moment de faire valider son ticket à 6h15 à Mamoudzou, Ambdoul a été averti d’un trafic « perturbé » des barges, rendant incertain son déplacement en Petite-Terre.
Pour première cause, de nombreux retards d’agents du Service des Transports Maritimes (STM) en raison des blocages incessants sur les quatre points cardinaux de l’île, rendant extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, l’accès à leur lieu de travail depuis leur domicile.
En effet, malgré la déclaration du Préfet, Thierry Suquet, de démanteler le camp de réfugiés de Cavani « dès cette semaine« , la colère des habitants semble ne pas encore être retombée.
Et les blocages des ronds points ne sont pas l’unique cause des perturbations maritimes ce matin. En effet, des difficultés mécaniques ont entraîné de lourds retards sur le trafic des barges, cristallisant les tensions au sein des habitants, fatigués de « devoir se battre pour se déplacer« , comme ce fut le cas de Marie.
« En tout, cela fait plus de deux heures que j’attends cette barge! », proteste cette familière de Mayotte.
Lorsque la barge est arrivée, bien qu’elle se trouvait à seulement quelques mètres du bord, celle-ci a rencontré de grandes difficultés pour faire démarquer ses passagers.
« C’est une scène ahurissante ! La barge est là et elle flotte dans le courant, comme s’il était impossible de débarquer ! » s’indigne la voyageuse, qui ajoute que « le commandant de bord a mis plus d’une demi-heure pour accoster, alors que la barge était à quoi, 5 mètres du ponton ? «
Alors qu’ils finissent par embarquer, la colère monte à nouveau chez cette habitante et les gens autour d’elle qui protestent : « On est entassés dans une barge surchargée, comme des animaux (…) On dirait que le commandant tente de faire démarrer la barge, sans y parvenir, cela fait à nouveau trente minutes que nous avons embarqué et que nous ne sommes toujours pas partis. »
Mais au poste de pilotage, les informations données font sens avec la situation. Les agents nous confie que des difficultés mécaniques perturbent le fonctionnement de la liaison maritime depuis ce matin. En effet, « depuis ce matin, le levier de la barge se coince systématiquement, il est donc difficile de le lever et de l’abaisser correctement pour faire monter et débarquer les passagers », d’où tous ces retards.
Marie, habituée de ces situations rocambolesques, soupire et lâche un rire nerveux : « C’est le comble tout de même ! Entre les blocages des ronds point et les blocages mécaniques de la barge… C’est du grand art là ! J’ai loupé mon premier rendez-vous de la matinée et suis déjà en retard pour le second et la journée ne fait que commencer ! »
Depuis lundi 22 janvier, plusieurs barges sont en maintenance. Ainsi, si sur celles qui circulent, certaines ne sont pas tout à fait opérationnelles, les liaisons maritimes pourraient être compliquées à vivre pour les usagers.
En effet, quatre arrêts de barges et amphidromes ont été planifiés pour des opérations de maintenance. La barge « Chatouilleuse » sera à quai durant toute la semaine et les barges « Polé » et « Karihani », seront à quai deux jours chacune.
Il faut espérer que ces maintenances planifiées pourront être réalisées, en même temps que des maintenances urgentes, permettant d’assurer malgré tout un service minimum pour ces liaisons.
Mathilde Hangard