Patrick Croissandeau a ouvert le bal de cette cérémonie en rappelant qu’il s’agissait de « la deuxième édition de ce prix d’excellence économique organisée à Mayotte, soutenue par la Banque de France et l’IEDOM dont il est une filiale, le musée de l’économie Citéco et le Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports ». Ce concours est notamment destiné à promouvoir l’excellence dans les enseignements d’économie dans les lycées français, notamment dans les sections économiques et technologiques, les filières économiques et sociales (ES) et des sciences et technologies du management et de la gestion (STMG).
A Mayotte, cette deuxième édition du concours d’excellence économique consistait en une épreuve écrite, ouverte à tous les élèves volontaires, pendant laquelle ils disposaient de 4h pour disserter sur le sujet suivant : « Les politiques économiques face aux enjeux de la rareté » à l’aide d’un corpus documentaire d’une dizaine de pages. Le directeur de l’IEDOM a chaleureusement félicité les lauréats pour leur réussite sur un sujet aussi complexe, face auquel pour reprendre ses termes « nous aurions tous eu beaucoup de mal ! »
Après seulement quelques jours de préparation, encouragés par leurs professeurs, les élèves devaient ainsi rédiger une argumentation structurée, en exploitant les documents du corpus, afin de répondre au sujet de façon critique, grâce à ces supports et leurs connaissances.
Jacques Mikulovic a déclaré que 16 élèves avaient concouru pour représenter l’académie de Mayotte. Ces élèves sont issus du lycée Bamana de Mamoudzou et du lycée polyvalent de Pamandzi. Avec regret, Jacques Mikulovic a précisé que le nombre de participants à ce concours aurait pu être plus élevé. En effet, 12 élèves du lycée des Lumières de Kawéni étaient inscrits pour concourir mais un regrettable incident, arrivé le jour de l’épreuve, les avait empêchés de se rendre en salle de concours : « Les élèves de Kawéni attendaient un bus qui devait venir les chercher pour les conduire à la salle de concours et ce bus n’est jamais venu. » a déploré un membre du jury.
Une fois le concours passé, le jury, composé de représentants de l’IEDOM et d’enseignants d’économie et gestion de l’académie de Mayotte, ont étudié et classé les productions des élèves. Sur les trois lauréats distingués à Mayotte, la copie de l’élève qui a obtenu la meilleure note a été envoyée au jury national, pour concourir à une échelle supérieure dans ce prix d’excellence.
Pour leurs professeurs présents aujourd’hui, l’objectif était surtout de « leur donner confiance » et « éveiller leurs ambitions« . Pia Capedevielle, professeure d’économie-gestion au lycée Bamana a encouragé ses élèves en leur disant que ce concours constituait une formidable opportunité d’entraînement aux épreuves du baccalauréat. Christophe Chapron, professeur d’économie-gestion, évoque avec émotion que « ce concours révèle des potentiels exceptionnels, au-delà même de ce que peuvent penser les élèves« .
Pour le Recteur de l’académie de Mayotte, le directeur de l’IEDOM, les inspecteurs et professeurs présents à cette cérémonie, ce concours est également un levier pour permettre aux filles scolarisées à Mayotte de « se faire davantage confiance » et de « déployer leur talent », elles qui, d’après leurs professeurs, n’osent pas encore assez, par rapport à leurs camarades masculins, se faire confiance et à croire en leur avenir académique et professionnel.
Parmi les trois lauréats, un a déclaré que l’épreuve lui avait semblé facile, les deux autres lauréates, ont jugé l’épreuve plus difficile, saluant l’implication de leurs professeurs dans leur réussite. Leurs choix professionnels sont également disparates, de l’entreprenariat dans les nouvelles technologies, aux métiers du social pour devenir éducatrice spécialisée ou poursuivre des études supérieures en classe préparatoire, pour qui sait, un jour, remettre à son tour des prix d’excellence.
Bravo encore à ces jeunes talents, qui sont la fierté de Mayotte.
Mathilde Hangard