Actuellement scolarisé à La Réunion en terminale STMG, Rassouldine Toumbou Fahar pense toujours à son île natale et souhaite faciliter et améliorer la vie quotidienne des Mahorais en créant une entreprise de taxi-bus reliant plusieurs communes de l’île au lagon. « L’idée m’est venue quand j’avais environ 15 ans. J’habitais Mstangamouji et ma mère se rendait régulièrement à Mamoudzou pour acheter des fournitures ou des vêtements. Elle devait y aller en taxi car on n’avait pas de voiture et elle n’avait pas le permis. Du coup avec mes frères et sœurs on restait tout le temps à la maison. Je me suis alors demandé pourquoi il n’y avait pas de bus et je me suis donné comme objectif de créer une entreprise de transport de personnes quand je serai majeur », raconte Rassouldine.
En ce qui concerne le nom de sa société, Klandoo, l’idée lui est venue par hasard en visionnant une émission sur les taxis clandestins au Cameroun. « En regardant ce reportage j’ai trouvé ce nom plutôt marrant je me suis dit que j’allais appeler mon entreprise de transport Klandoo du coup », sourit Le jeune homme. Rassouldine est consciencieux et travailleur puisqu’il a tout fait lui-même, le business plan, les études de marché, les arrêts desservis, le prix du voyage, le nombre de lignes, etc. « Au fur et à mesure que j’avançais dans ce projet je me suis rendu compte que personne n’allait m’aider et qu’il fallait que je me débrouille tout seul pour commencer à financer ce projet. J’ai envoyé des cv, j’ai postulé pour travailler dans des fast-food ou dans des boutiques quand je n’avais pas cours, mais impossible de trouver du boulot quand on n’a pas ou peu d’expérience ».
Face à ce constat Rassouldine n’a pas baissé les bras et a décidé de créer un peu de contenu sur les réseaux sociaux, le Kasque Mahoré, en collaborant avec certaines entreprises afin de se faire un peu d’argent mais cela ne s’est malheureusement pas prolongé. Rassouldine a donc économisé de l’argent depuis plusieurs années maintenant mais il est encore très loin du compte. « J’ai calculé que pour commencer il me faudrait un peu plus de 50.000 euros, or actuellement je ne dispose que de 413 euros ».
La volonté d’entreprendre quoi qu’il arrive
Qu’à cela ne tienne, le jeune Mahorais compte quand même mener à bien son projet. « Je souhaite entreprendre… J’ai lancé un appel aux dons via une cagnotte en ligne et j’ai aussi sollicité des organismes comme BGE, la couveuse d’entreprises Oudjerebou ou encore la CCI de Mayotte qui m’ont dit d’attendre le début 2024 pour faire des demandes d’aides ou de subventions ». Le jeune entrepreneur a de la suite dans les idées et est très motivé puisqu’il compte, coûte que coûte, créer cette entreprise et même en poursuivant ses études. « Après mon bac l’année prochaine je compte faire un DUT GEA (gestion et administration des entreprises) car j’aimerais bien travailler dans la banque ou bien sinon intégrer une école d’infirmier. J’ai décidé d’attendre d’avoir un travail pour financer mon projet. Même si je suis tout seul au début cela ne me fait pas peur, j’embaucherai nécessairement des gens par la suite ».
Rassouldine fourmille d’idées et souhaite contribuer à la croissance et au développement de son île. « Je suis convaincu que Klandoo est bien plus qu’une simple entreprise de transport. C’est un projet crucial pour le développement de notre communauté et pour répondre aux besoins croissants en matière de mobilité à Mayotte. Je suis sûr que les Mahorais, sensibles à l’évolution de notre économie locale, pourraient être intéressés à soutenir cette initiative ». A bon entendeur…
B.J.