Depuis plusieurs semaines, les violences urbaines font rage aux 4 coins de Mayotte sans que rien ne semble pouvoir arrêter durablement l’engrenage. Les forces de l’ordre interviennent à chaque fois, certes, mais ce n’est que pour qu’éclatent d’autres violences du même genre dès le lendemain à quelques kilomètres de distance. Inquiète pour son île, l’Association des Maires de Mayotte, présidée par le maire de Pamandzi Madi Madi Souf, a décidé lundi dernier de faire entendre sa voix au travers d’une marche dans les rues de Mamoudzou jusqu’à la préfecture où les maires ont été reçu par Thierry Suquet.
« Nous avons écouté le préfet nous dresser la liste de toutes les mesures en cours, mais ce que nous voulons, c’est une action forte du gouvernement. Nous pensons que ce dernier devrait mettre en place l’état d’urgence sécuritaire à Mayotte. Nous voulons aussi qu’une deuxième opération Wambushu, ou quelque-chose d’équivalent, soit lancée », a déclaré Madi Madi Souf.
Pour l’Association des Maires, cette marche du 18 décembre avait pour but de passer un message fort au gouvernement. « Il faut que quelque-chose soit fait contre l’insécurité quelque soit la forme que cela prendra. On ne peut plus continuer à vivre comme ça ! », a ajouté le maire de Pamandzi. Conscients que le préfet ne peut apporter de réponse pour endiguer les violences qui ont cours actuellement à Mayotte, les maires savent que c’est au gouvernement d’agir. Ils ont d’ailleurs été déçu qu’aucune table ronde sur la question n’ait été organisée avec les maires lors de la venue d’Elizabeth Borne. « Il y a eu un déjeuner républicain, mais celui-ci ne nous a pas donné l’opportunité de nous exprimer sur la question de l’insécurité », regrette le président de l’association des maires.
L’Association des Maires accorde un mois au gouvernement pour agir
« Nous donnons un mois au gouvernement pour proposer quelque-chose. Passé ce délai, nous poursuivrons nos actions de protestation. Il ne s’agit pas d’un ultimatum, mais d’un message fort », précise Madi Madi Souf. L’Association des Maires souhaite rallier à sa cause les conseillers départementaux, les parlementaires, le Medef et la société civile, afin de « réfléchir ensemble aux actions à mener pour lutter contre la violence quotidienne ». Le blocage des routes, qui nuit davantage à la population et à l’économie locale qu’aux délinquants, ne fait pas partie des actions envisagées. En revanche, il se pourrait que des « opérations île morte » soient lancée dès la rentrée 2024. Pour Madi Madi Souf, une deuxième opération wambushu serait également souhaitable. « La population a peut-être l’impression que ça n’a rien donné, mais c’est faux ! Plusieurs chefs de bande ont été arrêté au cours de cette opération et en Petite-Terre, le calme est revenu par rapport à ce qui se passait avant l’opération », a-t-il déclaré.
En attendant la réponse du gouvernement, de nombreuses réunions sont prévues pour évoquer le sujet de l’insécurité. Ce mardi 26 décembre, l’Association des Maires rencontrera les élus du conseil départemental pour débattre de la question et décider ensemble des actions à mettre en œuvre à la rentrée. Si la forme de ces actions est encore pour le moment mal définie, les maires sont en tout cas bien décidés à agir pour faire entendre leur voix auprès du gouvernement !
N.G