« Ça brûle, ça brûle ! Au sud ça brûle ! Au nord ça brûle ! », chante l’artiste Jahdine M’zé sur une musique reggae de sa composition aux influences à la fois de blues et de chigoma. Rentré à Mayotte depuis 3 ans, le chanteur et musicien est atterré de constater ce qui s’y passe, à la fois du point de vue des violences urbaines, mais également vis-à-vis de la crise de l’eau. Pour lui, les politiciens devraient être en mesure de faire face plus efficacement à la situation. « On est quand même en France, on devrait pouvoir trouver des solutions pour que nos enfants puissent aller à l’école sans avoir peur d’être agressés ! », déclare-t-il. Artiste engagé, il s’est donné pour mission de dénoncer ce qui se passe à Mayotte au travers de son 3ème album, encore pour le moment en préparation. Son premier single « ça brûle » est d’ores et déjà disponible gratuitement sur toutes les plateformes de téléchargement de musique. « Au travers de ces 6 titres, je souhaite chanter la volonté des Mahorais d’être libre et en sécurité sur leur île. C’est juste un besoin humain ! », ajoute-il.
Un reggae aux influences mahoraises
« J’ai choisi de faire du reggae car c’est un style au travers duquel on peut tout chanter. On peut aussi bien parler d’amour que transmettre des messages sociétaux », affirme Jahdine M’zé. Né à Mayotte, ce Sadois a suivi son grand-frère en métropole à l’âge de 8 ans et y a commencé sa carrière musicale après une première expérience professionnelle dans l’animation. « Je me suis rendu compte que la musique était ma passion, je me suis donc d’abord lancé tout seul avant de prendre des cours de guitare et de chant à l’école de musique car c’était important pour avancer véritablement », raconte-il. Si le reggae est son style de prédilection, ses différents voyages l’ont amené à découvrir beaucoup de styles musicaux différents dont il se nourrit pour composer ses propres œuvres. « Je suis très influencé par le blues et l’on me dit souvent que ma voix se prête bien à ce style de chant. J’essaie également d’intégrer des rythmes mahorais à ma musique car il est important de ne pas oublier sa propre culture », affirme l’artiste qui s’est inspiré en partie des rythmes de chigoma pour ses compositions.
Si les paroles de « Ça brûle » sont graves, le rythme de la chanson prête à la danse et l’on sent bien les influences de world music au sein de ce reggae entraînant. Une manière de sublimer les tragiques évènements que subit l’île aux parfums, mais également de faire entendre d’une autre manière la voix de la population mahoraise qui n’en peut plus des violences quotidiennes !
N.G