Ils ont profité de la caisse de résonance que leur offrait le congrès des maires de France pour se faire entendre : les élus ultramarins ont lancé via l’Union nationale des Centres communaux d’action sociale un « manifeste pour les outre-mer ». Constatant les retards perdurant dans les outre-mer français, des mesures exceptionnelles sont demandées.
« Les problèmes outre mer sont les mêmes qu’en hexagone, mais d’une manière décuplée, et l’État doit jouer son rôle de régulation pour que ces territoires soient dans l’égalité réelle », revendique Luc Carvounas, maire d’Alfortville et président de l’Union des CCAS.
Mayotte était notamment brandie comme un exemple de laisser-aller à ne pas suivre : « À Mayotte, c’est 70 % de la population qui est sous le seuil de pauvreté. À Mayotte, on attend qu’il pleuve pour avoir de l’eau », plaidait le même élu. Les taux de chômage et de pauvreté, sont des indicateurs parlant et mis en avant dans le texte : taux de chômage de 34 % à Mayotte ou en Guadeloupe, taux de pauvreté de 35,6 % à La Réunion et plus de 70% à Mayotte, 26,7 % à la Martinique, jusqu’à 52,9 % en Guyane.
La méthode n’est pas la bonne, soutient la réunionnaise Ericka Bareigts, ancienne ministre des Outre-mer : « Face à l’intensité des inégalités avec la métropole, il est facile de comprendre qu’il faut des moyens différents ! (…) l’exception doit être la règle quand elle est utile pour faire de l’égalité ». Des propos rapportés sur le site maire-info.
Le manifeste renferme 5 propositions « pour l’égalité sociale outre-mer ». On y trouve la demande de faire évoluer les RUP vers des « régions ultrapériphériques à la française », des mesures de rattrapage, l’application du principe de différenciation territoriale, « la loi égalité réelle n’a pas été appliquée », se plaint Ericka Bareigts qui en a été à l’origine.
Les élus ultramarins proposent la contribution d’acteurs économiques, comme les multinationales installées dans ces territoires, à un fonds de dotation des solidarités outre-mer, et la création d’une « agence de développement des territoires ultramarins », pour coller à leur réalité, ce que ne font pas les plans et contrats successifs. Il est également demandé d’avantage d’accompagnement en ingénierie de projets pour consommer les fonds alloués.
Le document doit être remis en main propre au ministre des outre-mer, dont la venue est annoncée pour la semaine prochaine à Mayotte.
A.P-L.