Il est environ 21h30 ce mardi, quand Julien Claude Rabemananjara est réveillé par une voisine paniquée. Président du quartier de Morondava à Antehiroka, il découvre son bureau partiellement incendié. Le feu n’a pas eu le temps de se propager à l’ensemble de l’édifice. Les habitants des alentours sont intervenus à temps pour circonscrire l’incendie à grand renfort de seaux d’eau.
« Je ne pense pas que c’est arrivé par hasard. C’est criminel », rumine Jean-Claude Rabemananjara les traits tirés. Si une enquête devra déterminer l’origine du sinistre, les éléments détruits par les flammes ont tendance à étayer la thèse du président. Hormis les murs noircis et le faux plafond fondu, de nombreux documents ont été brûlés, dont des cartes d’électeur et des pièces d’identité.
Précision: cette commune d’Antehiroka avait placé en tête Marc Ravalomanana au 1er tour de l’élection de 2018, avec 48% des suffrages devant Andry Rajoelina, 42%.
Environ 500 personnes seront privées de scrutin faute de papier
Les registres électoraux n’ont pas été touchés, bien protégés dans l’école du quartier qui fera office de bureau de vote jeudi. En revanche selon le président, en charge de l’organisation de l’élection dans son quartier, environ 500 personnes ne pourront participer au scrutin faute de papiers.
Comme à Antehiroka, d’autres bureaux de quartier ont été touchés par les flammes. Le bureau du village d’Antandrokomby a aussi vu ses piles de dossiers administratifs brûlées. Celui du quartier d’Ankadifotsy au cœur de Tananarive n’a pas subi de dégât, mais de l’essence a été versé sur sa façade. Un témoin affirme avoir surpris et mis en fuite un présumé incendiaire. Les gendarmes ont procédé aux constations d’usage. Une enquête a été ouverte.
De notre correspondant Ivan Rakotovao