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Élu maire de Dzaoudzi Labattoir, Mikidache Houmadi sur les traces de Saïd Omar Oili

On pourrait quasiment titrer « c’était écrit », tant l’élection de Mikidache Houmadi à la tête de la mairie de Dzaoudzi Labattoir est l’aboutissement d’un chemin qui le prédestinait à ce poste. Il compte oeuvrer "dans la continuité" de son prédécesseur. L'élection d'un proche de S2O à la tête de l'interco devrait aider.

C’est ce samedi que cet ancien compagnon de route de Saïd Omar Oili a été élu par les 33 voix des 33 conseillers municipaux, maire de la commune, à la suite du désistement en sa faveur de Zaiudjati Soumail qui confiait vouloir travailler avec lui.

Celui qui fut 4ème adjoint à Saïd Omar Oili lors de la première mandature à la tête de Dzaoudzi Labattoir, puis 1er adjoint lors de la réélection dès le 1er tour de ce dernier, tenait les rênes depuis que le maire s’est mué en sénateur.

« Je travaille avec Saïd Omar Oili depuis plus de 20 ans, au départ comme directeur de communication lorsqu’il était président du conseil général, puis militant au petit parti Nema, « nous sommes un petit club mais dont les membres ont occupé plusieurs fonctions d’importance ». Lui-même Mikidache Houmadi fut président de l’association Interco’ Outre-mer, « alors que je n’avais pas postulé », tient-il à préciser. Il avait dans ce cadre commenté le mouvement social de 2018 en s’interrogeant, « les populations ultramarines sont-elles obligées de descendre dans la rue pour faire entendre leur voix ? ».

Ce cadre A titulaire de la fonction publique est également passé par la Politique de la Ville, où il met en place le Contrat urbain de cohésion sociale.

Un proche de S2O aussi à l’Interco

Conseil municipal électif ce samedi à Dzaoudzi

Il le répètera à plusieurs reprises dans son discours, il assure la « continuité » de ce qui a été engagé par Saïd Omar Oili, « il a su préparer l’avenir en sachant que d’autres prendraient la mairie après lui, et a sécurisé les projets à mener. Et étant donné l’élan de confiance que cette élection a suscité avec les deux partis d’opposition qui veulent travailler avec nous, je dois tout faire pour maintenir cette cohésion. C’est une responsabilité ».

Les projets lancés dans cette commune qui se porte bien portent sur l’intergénérationnel dont le boulevard des Crabes est un emblème avec jardin d’enfant, et fitness, et à venir, le Centre de soins des tortues porté par Oulanga Na Nymaba et cofinancé par la mairie, la rénovation des marchés couverts, des écoles, l’aménagement du Parc botanique de la Place de France à Dzaoudzi, celui du plateau sportif de Moya avec la construction de vestiaires, la reconstruction de l’école Labattoir 1, l’amélioration du réseau d’eau pluviales, l’aménagement de la place touristique de la plage des badamiers, « avec une aire de jeux, un boulodrome, un belvédère », etc. Et à venir, l’extension de la mairie, la 2ème tranche de gestion des eaux pluviales, la construction d’un hôtel de police, la piste cyclable le long de la RN4.

Mais l’inquiétude se porte immanquablement sur la maitrise des projets de la communauté de communes de Petite Terre (CCPT) alors que la 2èe commune, la mairie de Pamandzi tangue, le maire Madi Madi Souf ayant perdu sa majorité. Pour Mikidache Houmadi, l’élection ce dimanche à la présidence de l’interco à la suite de Saïd Omar Oili, d’un de ses proches, Archadi Abassi, est porteur d’espoir, « c’est lui qui est à la tête de la nouvelle majorité du conseil municipal de Pamandzi », comprendre, opposé au maire Madi Souf donc. Un nouveau conseil municipal aurait été tenu à Pamandzi avec la validation de trois rapports, indique-t-il. Encourageant alors que le précédent s’était terminé sur un blocage.

Sur les traces d’un père et d’un mentor

Passation de témoins entre les deux compagnons de route

En dépendent beaucoup d’investissements intercommunaux : les 250 millions d’euros du Contrat de Relance et de Transition Ecologique (CRTE), les investissements sur la mobilité, les 15 millions d’euros d’ANRU (rénovation urbaine) de La Vigie, « le marché a été attribué à Colas qui va mener les travaux qui devraient commencer ce mois-ci, moyennant la crise de l’eau », précise Mikidache Houmadi.

Ce poste, il était aussi un peu génétiquement programmé pour, puisque son propre père Mohamed Houmadi, a été maire de Dzaoudzi Labattoir de 1989 à 1995, « un ancien directeur d’école qui a toujours refusé d’être identifié à un parti politique mais a toujours rassemblé en faisant de la politique par la preuve. » Il souligne que ce sont deux compagnons de longue date de Saïd Omar Oili qui ont été élus ce week-end, cette fidélité politique c’est assez rare pour la mettre en avant ! »

Entérinant la continuité, le nouveau maire concluait par les mots de son prédécesseur devenu sénateur, « quand vous promettez, vous créez de l’espoir, quand vous réalisez, vous créez de la confiance. »

Anne Perzo-Lafond

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