La Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (CADEMA) souhaite développer la ZAE d’Ironi Bé (second pôle économique de l’agglomération) afin d’équilibrer l’activité économique du territoire, en complémentarité des ZAE de Longoni et Kawéni. Le projet sera mené par l’Établissement Public Foncier d’Aménagement de Mayotte (EPFAM) en coordination avec la CADEMA.
Cette ZAE doit accueillir plusieurs types d’activités : industrie agro-alimentaire (production, transformation, stockage), activités tertiaires ou encore des commerces de diverses natures, crèches, cantines, etc. Ce qu’on appelle un « pôle mixte ». La vocation originelle est d’être tournée vers l’agriculture et l’agroalimentaire, dans l’objectif de formaliser et structurer les filières alimentaires pour autoproduire.
Présenté par l’EPFAM, le dossier a été soumis à l’Autorité environnementale (Ae), qui vient de rendre 9 avis sur différents projets sur le territoire français. Pour mémoire, les projets, plans, programmes et documents d’urbanisme susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement doivent désormais faire l’objet d’une évaluation environnementale. L’avis rendu par cette autorité vise à permettre au maître d’ouvrage d’améliorer son projet.
Rationaliser au max avec « éviter, réduire, compenser »
C’est peu ou prou une validation qui est donnée, dans une logique de « oui, mais ». « L’étude d’impact est bien menée (…) mais certains enjeux devraient être renforcés », analyse l’Ae qui rappelle les enjeux environnementaux du site : la dégradation et destruction des milieux naturels, des continuités écologiques et de la biodiversité, les insuffisances rencontrées dans la gestion de l’eau et de l’assainissement, l’artificialisation des sols, y compris indirecte par report de l’activité agricole sur des espaces naturels, les impacts de la production et de la consommation d’énergie, et l’intérêt à développer des énergies renouvelables.
Le périmètre a été réduit au seul secteur de 11,6 ha située au sud du Mro Wa Ironi Bé après mise en œuvre de la démarche « éviter, réduire, compenser » (ERC).
Le projet est donc validé moyennant un certain nombre de recommandations « pour améliorer l’étude d’impact ». Il est demandé de pratiquer ladite démarche ERC sur les parcelles retenues et le garage, d’éviter la multiplication des stations d’épuration en raccordant les deux ZAE d’Ironi Bé à la station de Tsararano après sa mise en conformité, de revoir à la hausse les enjeux attachés à la faune, aux habitats naturels de ripisylve (Formations végétales dans les zones frontière entre l’eau et la terre), d’arrière mangrove et de mangrove et définir une stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes dans les secteurs non aménagés de la ZAE, et de mieux lutter contre les espèces exotiques envahissantes.
Elle recommande aussi de prévoir un plan de gestion adapté pour exploiter le plus possible le gisement d’énergies renouvelables disponible, et approfondir la réflexion sur les échanges d’énergie pouvant se mettre en place à l’échelle de la ZAE.
A.P-L.