La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de Mayotte a publié un communiqué alarmant. « L’école de la République est devenue un champ de ruines à Mayotte », affirme son président, Haïdar Attoumani Said, dénonçant un système éducatif « gangrené par l’insécurité » et « miné par l’abandon de l’État ».
Un système éducatif en crise profonde
Selon la FCPE, « Mayotte vit un cauchemar éducatif sans précédent », où « l’inacceptable est devenu la norme : écoles en ruines, élèves livrés à la violence, parcours scolaires brisés, et une insécurité qui transforme les établissements en zones de non-droit ».
L’organisation pointe des « milliers de salles de classe manquantes » et « des dizaines de personnels enseignants » absents, tandis que certains élèves doivent « faire grève pour juste pouvoir aller en cours en toute sécurité ».
L’insécurité autour des transports scolaires est également mise en avant : « Les attaques régulières des bus scolaires devenues quasi quotidiennes » avec « des cas documentés d’agressions à caractère meurtrier ». Une mère de famille témoigne : « Jusqu’à quand devrons-nous subir ces drames ?! », après une attaque entre Koungou et Majicavo Lamir.
Des revendications et un appel à l’action
La FCPE critique « l’opacité des réalités que nous vivons tous » face à une communication institutionnelle jugée rassurante, et dénonce le décalage entre promesses politiques et situation réelle : « Quand un Premier ministre de la France dit que ce qui se passe à Mayotte serait inacceptable partout ailleurs et qu’on en reste là, cela a un sens ! »
Elle appelle à « un vrai plan de construction et de reconstruction pour l’éducation à Mayotte » et propose la création d’un « Observatoire Indépendant de l’Éducation » pour documenter les réalités du terrain. « Ça suffit ! Nous méritons la paix ! », conclut le communiqué signé par Haïdar Attoumani Said.
Mathilde Hangard