Pour rappel, les récents et pleins pouvoirs en matière de gestion d’eau ont donc été octroyés au préfet de Mayotte, Thierry Suquet; par conséquent, c’est ce-dernier qui a intégralement autorité quant à trouver d’efficientes solutions pour un miraculeux apport hydrique, face à cette crise qui monte en puissance. Une crise qui n’exclut pas les établissements scolaires de notre territoire et ce, quels qu’en soient le lieu et le degré. Nous avons profité de la présence du recteur, Jacques Mikulovic sur un autre événement d’actualité récent afin d’échanger avec lui au regard de l’évolution de tout cela.
JDM : Monsieur le recteur, on vous quitte avant les grandes vacances estivales, tout semble organisé et programmé pour septembre prochain et nous voilà dans une réalité un peu différente près d’un mois après la rentrée…
J.M : J’en conviens que la doctrine initiale se voulait de dire que les établissements scolaires ne devaient pas rencontrer de problèmes quels qu’ils soient à ce sujet; maintenant les choses n’ont eu de cesse d’évoluer et nous nous devons plus que jamais d’être dans l’anticipation. Cette toute nouvelle dotation, en plus de tous les systèmes déjà mis en place, a pour but d’accompagner les établissements dans leurs respectifs processus de mise à disposition et potabilisation de l’eau.
JDM : Quelles sont les pistes d’ores et déjà envisagées ?
J.M : C’est un débat concret pluri-optionnel qui s’ouvre avec divers acteurs, vous vous doutez bien, notamment l’ARS et la Sécurité civile pour justement envisager les solutions les plus adaptées. Achat de percolateurs et autre process pour une potabilisation faite par nous même ou bien mise en place d’un autre sytème d’osmoseur pour ne citer que cela. En bref, nous devons rapidement statuer avec l’aval des responsables en la matière, préfecture grandement incluse, sachant que notre priorité est de maintenir les établissements scolaires ouverts.
JDM : La piste transitoire du e-learning fait partie des idées ?
J.M : Soyons lucides, même si l’on renvoie les élèves chez eux, ils n’en auront pas plus d’eau. À la rigueur, pourquoi pas pour le primaire mais dans tous les cas, cela sous-entend un roulement et une organisation qui ne pourront pas se passer totalement du présentiel donc cela n’est pas l’option majeure sur laquelle nous souhaitons nous diriger. Je le redis, notre priorité, c’est l’ouverture maintenue mais basée sur 2 indispensables axes de vigilance que sont, d’une part, le maintien de l’hygiène des mains et des sanitaires pour éviter que nos établissements soient des lieux de contaminations infectieuses diverses et donc, d’autre part, de pouvoir assurer la continuité de nos missions sachant que nos enfants s’inscrivent dans un rythme d’année scolaire où il faut acquérir un certain nombre de compétences; les savoirs fondamentaux en primaire mais après, également les évaluations et poursuites d’études pour les collégiens et lycéens.
JDM : Quelle est l’ambiance actuelle sur notre académie mahoraise ?
J.M : Je suis honnête comme je l’ai toujours été, oui, il y a forcément des mécontentements parce que l’information est très fluctuante et qu’il faut pouvoir utiliser des données fiables pour savoir dans quelle direction on va mais je tiens à souligner et saluer la pleine implication globale des personnels qui, comme nous, souhaitent qu’on trouve des solutions pour leur permettre de continuer à exercer leurs compétences. Grâce à cette enveloppe, ce que nous envisageons c’est d’être opérationnel au retour des vacances, dès la Toussaint, et je sais que je peux compter sur l’engagement des équipes. Nous devons tenir, nous devons être exemplaires et ça n’est pas au moment où la population a le plus besoin de nous que nous devons baisser les bras, être démissionnaires et quitter le territoire, non ! Nous devons nous serrer les coudes, c’est cela l’esprit d’équipe et de l’Éducation nationale.
Propos recueillis par MLG