« Un immense honneur », « une grande responsabilité ». Tels sont les premiers mots prononcés par le nouvel ambassadeur de France aux Comores au lendemain de sa première rencontre avec le président Azali Assoumani, le 13 septembre dernier au Palais de Beit-Salam. Etienne Chapon, qui succède à Sylvain Riquier nommé à Bamako au Mali, a manifesté sa joie d’être reçu par le chef de l’Etat comorien et promet d’être à la hauteur « des liens d’amitié » entre les Comores et la France.
Préserver les liens entre les deux peuples
Le diplomate français a longuement insisté sur ces liens d’amitié et la particularité de l’Union des Comores, « ce pays ami, ce pays avec lequel mon pays, la France, entretient des liens d’amitié anciens dans tous les domaines, en particulier sur le plan humain », selon ses mots. « Ma mission sera d’entretenir cette amitié, d’entretenir ces liens au bénéfice des deux peuples », a-t-il ajouté devant les micros de la télévision nationale des Comores.

Etienne Chapon a ensuite exprimé sa reconnaissance au président comorien pour les mots qu’il a prononcés en parlant de son homologue français. L’ambassadeur dit avoir été « touché » par « des paroles qu’il a eues envers mon président, le président Emanuel Macron qu’il a décrit comme étant son frère ». Il a insisté sur ces « relations fraternelles, chaleureuse et amicales » qui lient les deux chefs d’Etat et les deux peuples français et comorien.
Revenant sur ses priorités aux Comores, Etienne Chapon dit s’inscrire dans la continuité de la coopération bilatérale renouvelée le 22 juillet 2019 à Paris à l’occasion de la rencontre entre Emmanuel Macron et Azali Assoumani et qui a abouti à la mobilisation d’une enveloppe de 150 millions d’euros pour soutenir les stratégies de développement de l’archipel. Un montant revu à la hausse pour atteindre « les 260 millions d’euros », selon des sources officielles françaises. Un plan de développement France-Comores (PDFC) constitue le principal socle d’intervention de la France avec de nombreux projets lancés dans plusieurs secteurs : énergie, emplois, appui au développement des produits de rente, formation professionnelle, santé, et l’éducation avec la réhabilitation et la mise aux normes de 45 établissements d’enseignement dont 4 lycées publics.
Une coopération bilatérale fondée sur le dialogue
Le nouvel ambassadeur de France en a d’ailleurs fait mention : « la Santé, l’Education, les infrastructures, le business », a-t-il mentionné. Mais Etienne Chapon veut accorder une place de choix à la diaspora comorienne de France, « une diaspora très importante vivante et dynamique » et qui peut servir, selon lui, de levier pour booster, diversifier et consolider la vision d’accompagnement de la France au développement intégré des Comores.
La France soutient un programme de mise en place d’une Assurance Maladie généralisée (AMG) aux Comores, doté d’une enveloppe de 18 millions d’euros et dont le bâtiment qui servira de siège est en cours de construction à Moroni. Malgré les crises diplomatiques épisodiques, les autorités des deux pays affichent « une volonté » de travailler sur les sujets d’intérêt commun et « maintenir un dialogue » sur toutes les questions relatives au contentieux de Mayotte, notamment les questions des mouvements des populations ou encore les problématiques sécuritaires dans la région de l’océan Indien.
A.S.Kemba, Moroni