JDM : Plus qu’une simple visite express, vous vous êtes littéralement imprégnée de notre île, quels sont vos ressentis avec recul ?
Wendie Renard : J’ai été émue et émerveillée par cet accueil à la fois simple et chaleureux. Je suis moi même des îles, de Martinique comme vous le savez, je connais cette ambiance qui me fait chaud au coeur avec en plus une nature omniprésente qui m’est indispensable. Les rapports sont à la fois joyeux et respectueux. La population de Mayotte est très jeune mais une chose est certaine, rencontre après rencontre, on ressent à la fois cette envie et ce besoin criant. Et pourtant, déjà avec le peu de moyens qu’ils ont, ils arrivent à faire des miracles. Cette débrouillardise m’a rappelée ma jeunesse où on matérialisait nos cages avec des chaussures ou des bouts de bâton; c’est cette simplicité que j’ai retrouvée ici. Cela était vraiment un bon séjour à la fois personnel, professionnel et même touristique.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Wendie Renard : Malgré le manque de structures professionnelles, je dirais partout où je suis passée, j’ai quand même pu voir des terrains. La passion est là c’est indéniable. Les choses se font en grande majorité grâce à la détermination des gens en ce moment. La population de Mayotte est jeune et, je me répète, elle est aussi jeune dans l’encadrement. Les jeunes ont envie de s’amuser certes, mais ils veulent aussi une ligne de conduite qui est indispensable pour la professionnalisation et la montée en puissance. S’accrocher à ses rêves c’est bien mais en avoir les moyens c’est mieux. Je suis confiante pour le futur de Mayotte, les idées suivent naturellement leur cours et elles vont se développer par force des choses; de toutes façons, c’est le principe même de ce monde : le changement et l’évolution. Même dans les hautes instances, il s’agit d’une jeune population mais on ressent que ces jeunes ont envie vraiment d’apporter quelque chose à leur territoire. Ma venue ici et l’enthousiasme du président de la Cadema sont bien évidemment indissociables. À travers les rencontres et les discussions on se rend compte qu’il y a plein de projets qui sont en cours et c’est positif pour Mayotte. Qu’il soit question de mon investissement personnel au regard de cette académie ou bien d’autres projets, dans tous les cas, tout est bénéfique pour Mayotte.
Mayotte est une terre de football ?
Wendie Renard : Ah bien sûr ! La population est jeune je l’ai déjà dit mais elle a un fort potentiel pas forcément que footballistique d’ailleurs, un potentiel sportif c’est indéniable. Le talent est une chose, le travail en est une autre. Ce talent a justement besoin d’être encouragé, guidé, il faut pouvoir répéter au quotidien ses qualités. C’est par la régularité soutenue qu’on progresse. Qu’il soit question de structure ou bien même de milieu scolaire. Je n’ai aucun doute quant au talent de Mayotte. Le plus important étant que les jeunes puissent suivre leurs rêves et qu’ils aient les opportunités de le faire, dans un cadre bien structuré et après le travail fera le reste.
Et s’entrainer sur le sable mahorais c’était sympa ?
Wendie Renard : Clairement le cadre est idyllique (rires). On ne peut pas rêver mieux en termes de conditions, c’est apaisant. Moi qui viens d’une île, ce sont des conditions qui me parlent. Ça ressource pour revenir encore plus forte dans l’Hexagone. C’est beaucoup plus beau, beaucoup plus facile, même mentalement, lorsqu’on se réveille dans ce genre de cadre. Le bruit des vagues c’est quelque chose d’apaisant pour moi. Comme chez nous, le coq et la nature chantent. On se ressource différemment dans les îles, c’est indéniable. Mes batteries sont pleinement rechargées et pour répondre à la question, oui, le sable mahorais est très agréable et j’espère qu’il me portera chance pour cette Coupe du Monde (clin d’œil). Je souhaite très sincèrement remercier toute la population mahoraise pour l’accueil, le soutien; tous ces sourires et ces visages inconnus qui étaient bienveillants, je souhaite vraiment leur dire MERCI. C’était certes une très belle première pour moi mais je vous garantis que ça ne sera pas la dernière….
En entrainement dès ce mardi 20 juin, avec la sélection nationale, souhaitons à notre capitaine des bleues, nouvellement mahoraise de coeur, de briller dans cette 9ème édition internationale féminine qui comportera 32 sélections et qui se déroulera du 20 juillet au 20 aout 2023. Croisons les doigts et allez Wendie, toi aussi réalise cet ultime rêve personnel et ramène-nous la coupe à la maison (et sur la barge lors de ton prochain voyage à Mayotte, qui sait ?!)