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Mamoudzou

Faute d’éclairage pour s’entrainer à Cavani, les sportifs bloquent la direction des sports du CD

Et toujours le stade de Cavani… Le « stade des avenants » comme nous l’avons surnommé fait encore parler de lui, et encore en négatif. Celui qui devrait être le symbole des infrastructures sportives, accumule les retards et les pannes.

Après la pelouse synthétique et son sable d’Egypte, après les gradins sur terrain meuble, après la piste d’athlétisme et son gommage, après la clôture vacillante, ce sont les projecteurs qui se sont éteints.

Malgré tous ces déboires qui retardent la livraison du stade et de ses infrastructures, les entrainements pouvaient se tenir, notamment en nocturne. Mais depuis 6 mois, les feux de la rampe se sont éteints, les sportifs ont du laisser les tenues aux vestiaires. Les responsables du club de foot US Kavani ont alerté sur le retard pris par l’équipe de sélection alors que les Jeux des Iles doivent se tenir dans deux mois, rien n’a bougé. Ils ont donc décidé de déclencher ce mardi un mouvement de grève en bloquant l’accès aux locaux de la direction de la Cohésion sociale, de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental, en charge de la gestion des équipements sportifs.

Sur place, le président de l’US Kavani, Bronx Mze, s’explique : « Cela fait 6 mois que nous demandons un éclairage opérationnel. Faute de cela, nous nous entrainons sur le ‘terrain mouchoir’ en contre-bas. Ce n’est pas acceptable de laisser ainsi 250 licenciés sur le carreau ». Le « terrain mouchoir » porte bien son nom, conçu pour les entrainement des benjamins, « du coup, l’équipe première prend la place des jeunes qui finissent pas trainer sans rien faire le soir. »

Après la pelouse, les tribunes et la pistes, les projecteurs font parler d’eux

Des entrainements dépendant de la météo

A peine l’information de la fermeture de la DCSJS du Département connue, la vice-présidente chargée des Sports et de la Jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben se rendait sur les lieux et provoquait une réunion avec le directeur de la structure Abdoul-Karime Bamana, les services d’aménagement du Département et les sportifs.

Avant qu’elle ne commence, nous nous sommes rendus sur le terrain avec Abdoul-Karime Bamana, pour comprendre la situation : « Il y a 6 mois, certaines ampoules ont commencé à s’éteindre, nous les avons remplacées. La situation ne s’est pas améliorée, à chaque pluie, ça s’éteint. Nous avons donc demandé un diagnostic à l’entreprise qui intervient sur place, qui nous a parlé d’un problème sur le fil d’alimentation des ampoules en période de pluies. Les 9 projecteurs sautent d’un coup côté Mtsapéré. » Vraisemblablement un court circuit, mais que personne en 6 mois n’a trouvé.

Lors de la réunion, l’urgence a été soulignée par la vice-présidente, « elle nous a demandé de trouver rapidement une solution ».

Plus que deux stades ouverts sur Mamoudzou

Deux options émises à l’issue de la réunion avec la VP du Département et ses services

Avec deux options complémentaires présentées au président de l’USK, et à sa vice-présidente Chamssane Bacar, par le directeur : « Permettre sous 10 jours que les entrainements se tiennent avec un minimum d’éclairage en remplaçant les 9 ampoules qui nous restent et en espérant qu’il ne pleuvent pas, et changer l’ensemble du dispositif d’éclairage du stade de Cavani dans les 6 mois. »

Deux entreprises ont fourni des devis pour agir immédiatement, ce qu’a pu constater Bronx Mze, « comme par enchantement on a vu apparaître la nacelle pour permettre aux techniciens de changer les ampoules. Mais ça fait un an qu’on nous fait attendre, nous attendons d’avoir des preuves que l’éclairage revient avant de lever le blocage de la DCSJS. Et en plus, ils disent qu’ils vont fermer pour travaux, mais ça va aussi être le cas de trois stades à Mamoudzou, Bamana, Tsoundzou et Kawéni. Il n’y a plus que deux terrains, Baobab et Passamainty pour tous les clubs, des petits aux seniors, en passant par l’équipe de sélection. Comment va-t-on faire ? » Ils comptent rencontrer le maire de Mamoudzou pour lui faire part de leurs inquiétudes.

Du côté du stade, c’est un peu la Belle au bois dormant, on a l’impression qu’un sort s’abat régulièrement sur les installations. Inaugurés en grande pompe, la tribune et les vestiaires semblent désormais figés. « Il y a en effet à nouveau des problèmes sur la tribune, nous confie Abdoul-Karime Bamana. C’est pourtant une priorité avec la clôture qu’il faut refaire. Ensuite, nous nous attèlerons à la piste d’athlétisme. » Il nous indique également que le Département a déposé une plainte contre l’installation de demandeurs d’asile dans l’enceinte du stade.

Pour l’instant la DCSJS reste fermée

Un nouveau DGA des infrastructures sportives a été nommé, une tâche immense tant il est difficile d’y voir clair dans l’ensemble des avenants du stade de Cavani.

Un ancien élu du Département arrive et constate amèrement la fermeture des locaux. Camille Abdillah y travaille sur la préfiguration d’un Office départemental des Sports, « il sera chargé de gérer les infrastructures sportives, actuelles et à venir », nous explique-t-il. Bon courage à lui, car le tableau d’aujourd’hui n’incite pas à l’optimisme pour 2027 et l’organisation par Mayotte des Jeux des Iles de l’océan Indien.

Anne Perzo-Lafond

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