« Au même titre que le combat contre le changement climatique qui menace la survie même de la planète et donc de l’espèce humaine, l’immigration irrégulière est devenue le chiffon rouge de plusieurs nations. Cette dernière, mal jugulée, ses conséquences désastreuses peuvent créer comme le redoute le président américain Biden, s’agissant de la frontière avec le Mexique et le sud des Etats-Unis, le chaos avec l’afflux de migrants, du fait de l’expiration depuis le 11 mai dernier, du mécanisme particulier mis en œuvre par l’administration Trump.
Engagée dans ce combat, Mayotte tente de lutter contre ce fléau, que d’aucuns prédisent irréversible; mais avec quelles armes face à la résistance des « anti-Wuambushu » qui prolifèrent au-delà des simples associations « droitsdel’hommistes » reléguées au rang de simples portes voix ? Ces dernières ne constituent au final que la partie émergée de la grande masse des partisans du chaos et de l’informel « légalisé », des vrais marchands de sommeil en col blanc et petit tailleur sous couvert d’un militantisme grassement rémunérés aux frais du contribuable.
Puisqu’avec ce verrou du titre de séjour territorialisé et l’afflux massif que connait Mayotte durant ces 20 dernières années du fait des frontières extrêmement poreuses, c’est juste Mayotte qui disparaît, avec cette organisation prévue pour servir l’informel et qui permet que tout acte de la vie du clandestin à Mayotte, y compris un ticket de caisse, constitue un pas vers la régulation de son séjour. Et, c’est l’une des singularités emblématique de Mayotte, l’entrée sur le territoire de manière régulière est devenue l’exception pour accéder au permis de séjour.
Dans ce capharnaüm, les collectifs des citoyens de Mayotte tentent de donner de la voix, de l’intérêt au combat pour la préservation des intérêts de Mayotte et des Mahorais par la lutte contre l’immigration illégale et de ses impacts néfastes. Avec 3 manifestations pour le coup parfaitement réussies, sans débordement et dans la grande dignité, ces mamans et ces sœurs pour la plupart, enjoignent leurs enfants, leurs frères, ces hommes majoritaires aux postes à responsabilité dans les structures publiques et privées, ici sur place et hors Mayotte, à se mobiliser.
Où sont donc passés les 95.5% des Mahorais qui s’étaient prononcés en faveur de la départementalisation en 2009 ?
Le silence de ces élites mahoraises donnerait-il le sentiment d’un désintérêt sensible de la chose publique, du bien commun à tous, du nom même de la patrie ?
L’action collective serait-elle devenue ennuyeuse, alors que, sous le sceau de l’intérêt général, le Conseil départemental a, de manière volontariste, permis à quasiment tous d’aller faire des études supérieures ?
Cette élite mahoraise si inaudible en plein « Wuambushu », serait-elle gagnée par la lassitude du changement, la docilité face au poids de l’informel, en un mot l’indolence publique, par l’abdication de toute responsabilité, par l’abandon de l’intérêt général dans les mains des détracteurs de Mayotte française ?
Dans le chaos qui s’installe à Mayotte, la meilleure défense serait-elle la fuite, consistant à attendre que les choses se fassent pour mieux préserver ses intérêts particuliers sans lendemain ?
Comme me le rappelait souvent une connaissance bien installée dans la région avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer, « la nature a horreur du vide », une citation empruntée au philosophe Aristote.
Dans cette compétition dans laquelle les Mahorais sont désormais appelés à s’engager, il sera nécessaire que l’élite mahoraise écrive son Mayotte, probablement aux côtés des collectifs des citoyens constitués. Chacun, au travers de ses connaissances, a certainement des informations et des données à partager pour gagner en crédibilité. Celle-ci ne sera atteinte qu’au prix personnel que chacun devra payer pour alimenter le combat de Mayotte française. Mobilisons-nous, pour donner vie à ce patriotisme qui nous fait tant défaut !
Les collectifs des citoyens de Mayotte, brillamment animés par nos mamans et sœurs de manière bénévole, savent au moins ce qu’ils ne veulent pas pour leur Mayotte, et leur action signe incontestablement les prémices d’une période révolutionnaire dont nul de pourrait ni mesurer l’effet ni marquer le terme. Espérons juste que ça ne prenne pas 50 ans comme la départementalisation. »
Nabilou Ali Bacar
Observateur de la vie publique