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vendredi 3 mai 2024
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Département : Nouvel organigramme, transports et circulaire Taubira en débat

En plus de l’ordre du jour, quatre motions étaient proposées en séance plénière ce jeudi. Toutes au cœur de l’actualité, Wuambushu et la circulaire Taubira, ainsi que la crise de l’eau et la place des cadis.

On attendait le débat sur le nouvel organigramme annoncé, il eut lieu, mais de bonne tenue. Deux clans, majorité et opposition, cette dernière mettant en garde contre une « chasse aux sorcières », et les premiers annonçant vouloir « remettre de l’ordre dans le service ». Son rapporteur Abdoul Kamardine se voulait rassurant, « nous n’avons pas les moyens de mener une révolution ! ».

Suite à un audit de trois semaines, il s’agit comme nous l’avions annoncé, de « tourner le dos à des pratiques professionnelles inadaptées » pour fournir un service de qualité aux usagers, et redonner de la « crédibilité » au conseil départemental.

La direction générale est épurée de services satellites trop dépendants, et sept directions générales adjointes sont remaniées et/ou réintitulées.

La conseillère d’opposition Mariame Saïd Kalame mettait en garde sur le maintien « du peu d’expertise qui nous reste » : « Je siège au syndicat des Eaux, et on nous dit que les projets d’assainissement n’avancent pas faute d’ingénieur présents durablement à Mayotte à même de suivre les projets. » Dommage que ce service délégué à Vinci ne puisse bénéficier de ses compétences…

Mariame Saïd Kalame invitait à ménager les agents

Pas de communication de l’audit

Pour le CESEM (Conseil économique social et environnemental), rien ne sert de remanier si les méthodes ne changent pas : « Les constats sur les pratiques professionnelles inadaptées, les lacunes de communication interne, la dégradation du climat interne ou la rupture du dialogue social, ne sont pas des éléments directs et suffisants justifiant la mise en œuvre d’un nouvel organigramme. La communication du rapport de l’audit nous aurait probablement permis de mieux appréhender les fondements des changements proposés. »

Daniel Zaïdani évoquait le précédent organigramme élaboré par le président Soibahadine, « il distinguait les volets départemental et régional. Mais attention, tout cela est soumis à une procédure stricte car sujet à contentieux ». Celui de l’ancienne mandature avait en effet été le théâtre de mobilisation des syndicats reprochant des emplois de complaisance de la part du président ce qui lui avait valu une garde à vue.

Les cadis ne font pas partie de la valse, au grand dam des élus d’opposition et du Cesem qui les auraient bien vu rattachés au président du conseil départemental. Pas cohérent, pour Ben Issa Ousseni, « ils sont à la fois des religieux, à la fois des acteurs dans le social. Ils font essentiellement de la médiation sociale, doivent donc rester à la DGA Santé et Solidarités. »

Quelle formule pour la gestion des transports

Le 3ème gros morceau de la séance plénière en dehors du budget et de l’organigramme, portait sur les transports scolaires. Son coût est passé de 18 millions d’euros en 2011 à 42 millions d’euros cette année. Pour alléger le département de cette charge, nous savons que le président Ben Issa Ousseni souhaite la transférer aux deux communautés d’agglomération qui ont récupéré cette compétence en tant qu’Autorité Organisatrice de Mobilité (AOM). Avec la difficulté d’une territorialité qui va se rappeler aux protagonistes sur les voyages d’une zone à l’autre, « nous assumerons notre partie en finançant la liaison entre les intercommunalités. Tout comme les dépenses exceptionnelles, du type incendie sur le pont de Dzoumogne », indiquait-il.

Dans la même logique de mutualiser et de gérer les transports publics dont il a la compétence, le conseil départemental a voté la création d’une Entreprise Publique Locale (EPL), contre l’avis de l’opposition. Hélène Pollozec lui préférait une société d’économie mixte, et Daniel Zaïdani, incitait à puiser dans les compétences internes au conseil départemental pour gérer l’ensemble de la mobilité du territoire. « Attendons que les études soient menées », invitait le vice-président chargé des infrastructures Salime Mdere.

Madi Velou : « Il faut une convergence totale des droits sur l’action de l’enfance et des familles »

Quatre motions étaient à l’ordre du jour. Une portant sur l’application à Mayotte de la circulaire Taubira de répartition des mineurs non accompagnés entre les départements, « nous ne pouvons plus tous les accueillir, nous en sommes à 7 par famille d’accueil quand la loi en impose 3 maximum. Il faut une convergence totale des droits sur l’action de l’enfance et des familles », rapporte Madi Velou, chargé de la Solidarité et de l’action sociale. La 2ème motion portait sur la crise de l’eau, « nous demandons que le volet répressif par l’OFB, la police de l’eau de la DEAL, la DAAF et l’ONF soit accru pour la protection de nos rivières », demandaient les élus. Mariame Kalame suggérait de mettre en place un fonds pour accompagner l’achat des dispositifs de captage d’eau de pluie, comme c’est le cas dans d’autres départements, « nous avons été financés en panneaux solaires, il faut faire pareil. » Maymounati Ahamadi informait qu’au CESEM, les femmes de ménages « faisaient le ménage avec l’eau récupérée des clims ».

Une 3ème motion portait sur l’opération Wuambushu, que le RN Daniel Zaïdani invitait à signer « en notant chacun le nom de son parti ». Et enfin, une motion sur les cadis invitait à se doter de cadis 2.0, en les modernisant, invitait Soula Saïd Souffou : « La circulaire du 25 août 2011 relative à réglementation des cultes outre-mer reconnait aux cadis le statut de ‘ministres du culte musulman’. Cependant, leur rôle ne s’est jamais limité à l’administration de l’Islam à Mayotte. Leur engagement dans la vie civile et civique des Mahorais a régulé, façonné et équilibré la société mahoraise depuis le XIVe siècle. Ils sont les garants de l’équilibre entre les lois de la république et le droit local. C’est une richesse, une expertise à préserver. »

Anne Perzo-Lafond

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