Pour cette septième édition de la Semaine olympique et paralympique, le thème choisi était l’inclusion et le sport handicap. Tout le monde pouvait y participer à la fois les clubs sportifs, les établissements scolaires ainsi que les associations. Le but étant de sensibiliser les jeunes à la pratique du sport en général mais aussi aux valeurs citoyennes et sportives.
Changer le regard sur le handicap
« Cette année nous avons décidé de mettre le paquet avec mes collègues pour cette Semaine de l’olympique et du paralympique en proposant à nos élèves plusieurs activités de sports handicaps », indique Adrien Bertrand, professeur d’Éducation Physique et Sportive (EPS) au collège de Kwalé. Les jeunes adolescents ont ainsi pu s’initier à la sarbacane, au cécifoot, au basket fauteuil, au volley assis, à la pétanque ou encore au break dance, discipline nouvellement inscrite aux Jeux Olympiques de Paris l’année prochaine.
« Avec nos élèves nous avons simulé des handicaps en leur donnant des masques pour cacher la vue ou en les obligeant à faire certaines activités dans des fauteuils. Durant toute la semaine les cours d’EPS de chaque classe du collège étaient transformés en sports handicaps. Les élèves ont joué le jeu et se sont bien intégrés. Nous avons ainsi organisé des compétitions entre les différentes classes », raconte Adrien Bertrand. Les collégiens se sont ainsi affrontés au travers d’épreuves sportives où la cohésion, le fairplay, le respect, l’entraide et la solidarité étaient des critères qui comptaient davantage que le résultat et le score en lui-même.
« On a brassé pas mal de sports… Les élèves ont été réceptifs et déterminés. Ils se sont pris au jeu au fur et à mesure. Je pense que maintenant ils ont un autre regard sur les personnes handicapées. C’était que du positif, avec les autres professeurs d’EPS, on s’est régalés. Nous allons refaire ça l’année prochaine ».
Kamel Zoubert, ambassadeur du sport pour Mayotte
Pour célébrer la fin de cette semaine olympique et paralympique, une remise de médailles était organisée dans l’amphithéâtre du collège en présence du recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, qui par ailleurs est un ancien professeur d’EPS, mais également du sprinter Kamel Zoubert. L’athlète s’est ainsi prêté au jeu des questions réponses. Quelles sont les disciplines dans lesquelles il court ? Ou encore pourquoi il a arrêté le foot pour se consacrer à l’athlétisme. Kamel Zoubert a répondu franchement tout en expliquant l’importance de la pratique du sport et l’attachement à ses valeurs.
« C’est la première fois que j’ai le plaisir d’intervenir pour parler d’athlétisme, confie-t-il. Je suis venu à la demande d’Adrien Bertrand, professeur d’EPS au collège. J’ai pu montrer à ces jeunes mon parcours, leur faire partager mon expérience et leur transmettre un message positif à travers le sport, notamment qu’il ne faut rien lâcher et être persévérant pour réussir, même si à Mayotte nous n’avons pas les infrastructures adaptées. Le sport c’est aussi de la cohésion et de la solidarité avec ses camarades », complète le sprinter.
Kamel va ainsi représenter Mayotte pour les Jeux des îles cet été à Madagascar dans les disciplines du 100 mètres et du 200 mètres. Mais avant ça, il y aura les championnats de France d’athlétisme et une potentielle qualification pour les JO de Paris en 2024. Avec des chronos assez impressionnants de 10’58 secondes sur 100 mètres et de 20’93 sur 200 mètres, le rêve de participer au JO n’est pas inaccessible. « Je suis plus à l’aise sur 200 mètres car j’ai le temps d’analyser ce que je fais, explique-t-il. Pour me qualifier sur 100 mètres il faudra que je cours aux alentours de 10’05 secondes je pense, et aux alentours de 20’ secondes pour le 200 mètres. Serein, il conclut, « Il faut rester positif et s’entraîner ».
B.J.