31.8 C
Mamoudzou
dimanche 28 avril 2024
AccueilorangeInterco’ du nord: Dernière passe d’armes avant dissolution

Interco’ du nord: Dernière passe d’armes avant dissolution

Les mairies doivent mettre en place des plans de formation (Ici, la mairie de Bandraboua)
La mairie de Bandraboua, siège de la moribonde interco du nord

Il n’y a plus de doute à avoir: l’Interco du nord imaginée par le préfet Morsy fin 2015 ne verra pas le jour. Les dernières injonctions du maire de Koungou à ses collègues d’Acoua, de Bandraboua et de Mtsamboro n’ont fait que confirmer ce scénario inéluctable. Assani-Saindou Bamcolo a achevé de braquer les maires des 3 «petites» communes avec lesquels il est censé être lié dans une communauté depuis… le 1er janvier 2016.

Mais l’institution ne s’est jamais réunie et pour cause. Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont toujours refusé de désigner leurs conseillers communautaires. Dans un ultime bras de fer, lundi dernier, le maire de Koungou demandait aux 3 élus de désigner leurs représentants pour qu’ils assistent à une première session de l’interco’, à Koungou, le 13 février prochain.

Ce jeudi, les 3 destinataires de l’ultimatum ont envoyé Assani Saindou Bamcolo dans les cordes. Point par point, ils démontent ses arguments.

Convocation inexistante

D’abord, ils lui rappellent que le «maire de Koungou n’a pas la compétence pour convoquer le premier conseil de communauté». C’est au maire de la commune-siège de l’interco de procéder à cette convocation, en l’occurrence celui de Bandraboua.

L'intercommunalité du nord, pèse presque deux fois plus que celle du sud en nombre d'habitants, donc en dotation
L’intercommunalité du nord dessinée fin 2015

Ensuite, la réunion du premier conseil de communauté ne peut pas se tenir dans la mairie de Koungou mais au siège de l’interco… et donc à la mairie de Bandraboua. «A défaut, toutes les délibérations qui seraient votées en un autre lieu seraient illégales», rappellent les 3 élus.

Enfin, Assani Saindou Bamcolo laissait entendre que si les autres communes étaient absentes de son conseil, il déciderait sans elles. La réplique des 3 maires est cinglante: «Comme aucune commune ne peut disposer de plus de la moitié des sièges, la seule commune de Koungou ne peut approuver la moindre délibération à défaut de disposer de la majorité absolue des suffrages exprimés».

«Ainsi, la convocation du maire de Kougou, n’est pas nulle, elle est inexistante juridiquement», concluent-ils.

Géographie et confiance

Joints par le JDM, les maires de Bandraboua et Mtsamboro préfèrent sourire du nouvel épisode qui agite une structure dont ils ne veulent pas. Car la question des personnes est venue se greffer sur un périmètre géographique bancal. «Le maire de Koungou n’a jamais été présent aux réunions de préparation», explique Harouna Colo, le maire de Mtsamboro. «Sa seule obsession, c’est d’être président. Il a essayé avec l’Interco de Mamoudzou et Dembéni, il a compris qu’il ne pourrait pas l’être. Alors, il s’est dit que les petites communes du nord cèderaient. Mais nous, nous ne voulons pas condamner l’avenir de notre population avec lui comme président».

L'hôtel de ville de Koungou
L’hôtel de ville de Koungou

«Depuis longtemps, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro travaillaient avec Mtsangamouji. C’est ce périmètre là qui aurait dû être choisi», rappelle Soulaimana Boura, le maire de Bandraboua. «La preuve est que notre syndicat intercommunal était un exemple et le SIDEVAM s’est longtemps appuyé sur ses matériels et son organisation. On sait travailler ensemble. On est en confiance entre nous.»

Demande de dissolution

Ces trois «petites» communes du nord préféreraient donc se passer de la grande Koungou pour rester entre elles, même si elles disposeront de moins de moyens. «Dans un mariage, il vaut mieux être moins riche mais se faire confiance», rétorque Soulaimana Boura.

«Il faut arrêter avec Koungou. Dans le centre, ils n’ont pas Koungou. Dans le sud, ils n’ont pas Koungou. Et pourtant, ça marche. Ils avancent. Et justement, nous on veut démontrer qu’on peut faire quelque chose sans Koungou», ajoute Harouna Colo.

Depuis de longs mois, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont délibéré pour demander au préfet de dissoudre cet interco’ moribonde avant d’être née. Frédéric Veau leur aurait assuré que son arrêté serait publié au mois de mars. Quoi qu’il en soit, ils savent que si rien ne se passe durant deux ans, la structure est dissoute d’office. Il leur reste donc à camper sur leur position, au pire jusqu’à fin décembre de cette année, pour obtenir gain de cause.

«Petits» mais costauds, les trois maires promettent de tenir bon dans ce bras de fer. «Nous sommes prêts. Le périmètre, les statuts, la répartition de sièges… Nous pouvons démarrer l’interco’ à 3 dès que le préfet dissout l’actuelle», affirment en cœur les élus.

RR
www.lejournaldemayotte.com

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Course, pneus

La Course de pneus est de retour du 30 avril au 10 mai 2024

0
Cette année, le célèbre championnat de la course de pneus de Mayotte fêtera ses 10 ans et aura lieu du 30 avril au 10 mai 2024
Majikavo, violences, détonations, explosions, incendies, blocages, barrages

Violences, nos mémoires blessées

0
Cet article, qui ne se veut pas exhaustif a été construit en trois semaines, où cinq femmes ont accepté de témoigner, à voix nue et à visage découvert, sur leur état psychologique dans ce contexte de violence, celui de leurs enfants, de leurs patients ou tout simplement sur celui des gens à Mayotte
Koungou, Mayotte,

Garde à vue prolongée jusqu’à ce samedi soir pour le maire de Koungou et...

0
C’est une nouvelle fois un soupçon de fractionnement dans la passation des marchés publics qui pèse sur un élu de Mayotte. Et sur une période qui concerne les deux mandats successifs d’Assani Saindou Bamcolo à la tête de la mairie de Koungou, nous précise le procureur

Un prêt de 10 millions d’euros signé entre la commune de Koungou et l’AFD

0
Le maire de Koungou, Assani Saïndou Bamcolo, et le directeur de l’AFD (Agence française de développement) de Mayotte, Ivan Postel-Vinay, ont signé une convention de prêt d’un montant de 10 millions d’euros afin de contribuer au financement partiel du programme pluriannuel de la commune.
Koungou, reboisement, Mayotte

Reboisement : L’arbre qui cache les difficultés d’insertion à Koungou

0
Pour plagier la maxime de mai 68, c’était presque « sous les pavés, la plage », ce samedi matin à Majikavo. Alors que tous les jours, sur cette portion de route, les automobilistes craignent de recevoir jets de pierres et de cailloux, une association de la commune de Koungou avait décidé d’y planter des arbres. Peu de jeunes malgré tout parmi eux

Recent Comments