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Mamoudzou

Interco’ du nord: Dernière passe d’armes avant dissolution

Les mairies doivent mettre en place des plans de formation (Ici, la mairie de Bandraboua)
La mairie de Bandraboua, siège de la moribonde interco du nord

Il n’y a plus de doute à avoir: l’Interco du nord imaginée par le préfet Morsy fin 2015 ne verra pas le jour. Les dernières injonctions du maire de Koungou à ses collègues d’Acoua, de Bandraboua et de Mtsamboro n’ont fait que confirmer ce scénario inéluctable. Assani-Saindou Bamcolo a achevé de braquer les maires des 3 «petites» communes avec lesquels il est censé être lié dans une communauté depuis… le 1er janvier 2016.

Mais l’institution ne s’est jamais réunie et pour cause. Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont toujours refusé de désigner leurs conseillers communautaires. Dans un ultime bras de fer, lundi dernier, le maire de Koungou demandait aux 3 élus de désigner leurs représentants pour qu’ils assistent à une première session de l’interco’, à Koungou, le 13 février prochain.

Ce jeudi, les 3 destinataires de l’ultimatum ont envoyé Assani Saindou Bamcolo dans les cordes. Point par point, ils démontent ses arguments.

Convocation inexistante

D’abord, ils lui rappellent que le «maire de Koungou n’a pas la compétence pour convoquer le premier conseil de communauté». C’est au maire de la commune-siège de l’interco de procéder à cette convocation, en l’occurrence celui de Bandraboua.

L'intercommunalité du nord, pèse presque deux fois plus que celle du sud en nombre d'habitants, donc en dotation
L’intercommunalité du nord dessinée fin 2015

Ensuite, la réunion du premier conseil de communauté ne peut pas se tenir dans la mairie de Koungou mais au siège de l’interco… et donc à la mairie de Bandraboua. «A défaut, toutes les délibérations qui seraient votées en un autre lieu seraient illégales», rappellent les 3 élus.

Enfin, Assani Saindou Bamcolo laissait entendre que si les autres communes étaient absentes de son conseil, il déciderait sans elles. La réplique des 3 maires est cinglante: «Comme aucune commune ne peut disposer de plus de la moitié des sièges, la seule commune de Koungou ne peut approuver la moindre délibération à défaut de disposer de la majorité absolue des suffrages exprimés».

«Ainsi, la convocation du maire de Kougou, n’est pas nulle, elle est inexistante juridiquement», concluent-ils.

Géographie et confiance

Joints par le JDM, les maires de Bandraboua et Mtsamboro préfèrent sourire du nouvel épisode qui agite une structure dont ils ne veulent pas. Car la question des personnes est venue se greffer sur un périmètre géographique bancal. «Le maire de Koungou n’a jamais été présent aux réunions de préparation», explique Harouna Colo, le maire de Mtsamboro. «Sa seule obsession, c’est d’être président. Il a essayé avec l’Interco de Mamoudzou et Dembéni, il a compris qu’il ne pourrait pas l’être. Alors, il s’est dit que les petites communes du nord cèderaient. Mais nous, nous ne voulons pas condamner l’avenir de notre population avec lui comme président».

L'hôtel de ville de Koungou
L’hôtel de ville de Koungou

«Depuis longtemps, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro travaillaient avec Mtsangamouji. C’est ce périmètre là qui aurait dû être choisi», rappelle Soulaimana Boura, le maire de Bandraboua. «La preuve est que notre syndicat intercommunal était un exemple et le SIDEVAM s’est longtemps appuyé sur ses matériels et son organisation. On sait travailler ensemble. On est en confiance entre nous.»

Demande de dissolution

Ces trois «petites» communes du nord préféreraient donc se passer de la grande Koungou pour rester entre elles, même si elles disposeront de moins de moyens. «Dans un mariage, il vaut mieux être moins riche mais se faire confiance», rétorque Soulaimana Boura.

«Il faut arrêter avec Koungou. Dans le centre, ils n’ont pas Koungou. Dans le sud, ils n’ont pas Koungou. Et pourtant, ça marche. Ils avancent. Et justement, nous on veut démontrer qu’on peut faire quelque chose sans Koungou», ajoute Harouna Colo.

Depuis de longs mois, Acoua, Bandraboua et Mtsamboro ont délibéré pour demander au préfet de dissoudre cet interco’ moribonde avant d’être née. Frédéric Veau leur aurait assuré que son arrêté serait publié au mois de mars. Quoi qu’il en soit, ils savent que si rien ne se passe durant deux ans, la structure est dissoute d’office. Il leur reste donc à camper sur leur position, au pire jusqu’à fin décembre de cette année, pour obtenir gain de cause.

«Petits» mais costauds, les trois maires promettent de tenir bon dans ce bras de fer. «Nous sommes prêts. Le périmètre, les statuts, la répartition de sièges… Nous pouvons démarrer l’interco’ à 3 dès que le préfet dissout l’actuelle», affirment en cœur les élus.

RR
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