Il s’agit des 61 millions d’euros, comprenant le rattrapage des dépenses du département depuis 2009, année de transfert de la compétence, et le versement d’une compensation annuelle.
L’implication d’Issa Issa Abdou, le 4ème VP chargé de l’Action sociale et de la Santé, dans ce dossier avait été saluée par la ministre Ericka Bareigts venue annoncer ces bonnes nouvelles, qui avait souligné « le travail remarquable du vice président Issa Abdou qui a organisé et remis de l’ordre dans l’action sociale ». Il avait convaincu préfet et ministre des Outre-mer de la justesse de son combat, pour enfin inclure sa demande de compensation dans le memorandum porté par l’ensemble des élus lors de la rencontre avec le 1er ministre Valls en avril 2016.
Son action ne s’est pas arrêtée là puisqu’il a fallu ensuite défendre à Mayotte, l’attribution de cette compensation en direction de l’enfance en danger uniquement, et face à l’Etat, d’en garder la gestion, puisqu’il s’agit en réalité d’un remboursement.
Les PMI engorgées
La garantie de la bonne utilisation des fonds a été donnée par le choix d’un Budget annexe dont faudra être comptable. Pour Issa Abdou, la priorité consiste à défendre les enfants de la rue, et il nous avait détaillé les moyens à mettre en œuvre : l’augmentation des travailleurs sociaux et des moyens matériels, l’externalisation de l’Action éducative en milieu ouvert, le renforcement de la prévention spécialisée à l’adresse des enfants de la rue, la réflexion avec les acteurs du territoire sur la compatibilité culturelle avec la mise en place des Maisons adaptées, etc.
Un défi à relever après avoir listé par commune le nombre d’enfants en danger, mais qui ne peut s’adapter en permanence à l’arrivée de nouvelles têtes brunes laissés à eux-mêmes, « Ces mesures ne seront efficaces que si la mission régalienne de l’Etat de lutte contre l’immigration clandestine est exercée puissamment car les fonds et les politiques déclinées sont basés sur des chiffres à l’instant T. »
Pour l’élu, une bataille au moins reste encore à mener, celle de la compensation par l’Etat de la dépense du conseil départemental en matière de PMI, les Protections Maternelles Infantiles. En effet, étant donné l’engorgement des structures de santé en lien avec la pression démographique, celles-ci travaillent dans l’urgence, effectuant essentiellement des vaccinations, là où elles devraient pratiquer une vraie politique d’information et de prévention, au niveau sanitaire comme de parentalité.
Une avancée qui permettrait au conseil départemental d’afficher une dépense sociale à 50% de son budget, et de se rapprocher ainsi du profil des autres départements français.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte