Du côté du petit écran, c’est LCI qui a dégainé ce midi, mais avec un bel amalgame que nous laissons à l’appréciation de l’intersyndicale: « Grève générale à Mayotte, de jeunes casseurs s’en prennent à des automobilistes ». Le lien entre les violences entre bandes qui ont éclaté trois soirs durant dans le village de Doujani, et les blocages de rond-point par les grévistes revendiquant l’égalité sociale est donc fait par la chaîne d’info. Un fonctionnaire, Franck Galissaire, habitant Mayotte, y décrit les scènes de violence contre les véhicules garés, et la terreur des habitants.
Libération fait état de « scènes de guérilla », rapportant les propos de la presse locale, notamment de Mayotte 1ère, et toujours en les replaçant dans le contexte de la grève générale. Le quotidien rappelle que les grévistes réclament « l’égalité réelle » avec l’Hexagone, « et réclament qu’un émissaire soit dépêché de Paris pour trouver une solution au conflit. »
Le Figaro ne rapporte pas autre chose en terme d’alignement des prestations sociales et d’application du Code du travail national, mais en évoquant uniquement le mouvement de grève, et rajoute que « les grévistes exigent aussi des moyens de lutte contre l’insécurité et la construction d’écoles. » C’est Rivo Rakotondravelo, FSU SNUipp, qui est cité, pour ses propos sur les barrages aux quatre coins de l’île avec une situation maîtrisée, et sa mise en garde: « nous risquons d’être dépassés et ça sera la responsabilité du préfet, que nous suspectons de remonter des informations incomplètes à Paris ».
C’est le cas avec le racket des automobilistes par des jeunes « qui prétextent une absence de bus pour ériger des barrages », selon les propos d’un syndicaliste qui ne veut pas être cité dans les tribunes du quotidien, et qui affirme avoir le soutien de la population, qui affiche « une résistance passive » devant les barrages. L’AFP n’a pas obtenu de réponse de la préfecture, souligne le journal.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte