En comptant les 200 gendarmes mobiles supplémentaires et les forces sur place, qui intègrent vraisemblablement les militaires de Petite Terre, les trois ministères de l’Intérieur, de l’Éducation nationale et des Outre-mer, arrivent à un nombre de 987 forces de l’ordre déployées sur le territoire. Il s’agit de répondre à l’attente première des droits de retrait des enseignants du lycée de Kahani et transporteurs scolaires pour la rentrée de lundi.
Quant à la délinquance quotidienne qui fait l’objet de la mobilisation actuelle, la réponse n’est pas explicite sur la mention du déploiement d’un dispositif notamment de 90 médiateurs de proximité et de gendarmes mobiles. On ne sait pas s’il s’agit de gérer là encore la rentrée scolaire ou la sécurisation ultérieure d’un territoire en grands besoins, que demandent l’intersyndicale et le collectif à l’origine du mouvement, qui évoque une île « qui sombre quotidiennement dans une violence d’un pays en guerre. »
Si le gouvernement veut être entendu des manifestants, il doit clarifier sa position sur la sécurisation de l’île au quotidien.
Dans un communiqué reçu ce samedi, les organisateurs (intersyndicale et collectif) appellent « toute la population de Mayotte à maintenir les actions et à descendre massivement dans les rues de Mamoudzou le mardi 13 mars 2018, afin de démontrer au gouvernement notre détermination à venir à bout des maux qui rongent nôtre territoire. Par ailleurs, les organisations à l’initiative du mouvement en cours demandent aux maires à fermer les établissements scolaires et invitent les parents de garder leurs enfants à la maison jusqu’à nouvel ordre. »
Ci-dessous le communiqué interministériel :
« Des renforts de sécurité sont arrivés à Mayotte en fin de semaine et portent à 987 le nombre de forces de l’ordre déployées sur le territoire. Leur mission sur place répond à la demande exprimée par les parents d’élèves et le corps enseignant de sécuriser les établissements et les transports scolaires.
C’est l’objectif de ces premiers renforts d’effectifs au titre du plan exceptionnel annoncé.
Par ailleurs, un dispositif associant 90 médiateurs de proximité, des gendarmes mobiles, des réservistes de la gendarmerie, des équipes mobiles de sécurité, des assistants d’éducation et du personnel du service civique est en cours de déploiement.
Pour le gouvernement, la priorité est que les élèves et les étudiants mahorais reprennent les cours en toute sécurité.
Dans le même temps, la ministre des outre-mer, en lien avec le ministre de l’éducation nationale, a demandé au vice-rectorat de tout mettre en œuvre pour ouvrir les établissements et assurer la tenue des enseignements, dans l’intérêt des élèves.
Conscient que le mouvement actuel traduit une forte attente de la part des mahoraises et des mahorais, le gouvernement rappelle son souhait d’un dialogue approfondi entre l’Etat, les élus et les mouvements citoyens. »
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com