L’évènement avait commencé les 19 et 20 mai, par deux journées dédiées aux scolaires, « nous en avons accueillis 600 par jour, qui ont suivi tout un programme dans le cadre de la Fête de la Nature, dont la découverte de la faune et la flore en rivière et le Jardin Botanique », nous explique Manuella Grimault, directrice de Mayotte Nature Environnement (MNE), présidée par Houlame Chamssidine, qui chapeaute le Réseau d’Education à l’Environnement et au Développement rural de Mayotte (REED976).
Pour l’anecdote, beaucoup s’approprient cette Fête de la Nature pour mettre en place des initiatives individuelles et collectives, comme l’illustre Anis Abdourahamane, agent de la Direction des Ressources Terrestres et Maritimes du Conseil départemental : « Dans le cadre de la reforestation du territoire, nous avons rapporté des plans du Mont Choungui et du Benara pour reboiser le terrain du service des ressource forestière du département à Coconi, et voir comment ils évoluent. »
Un quizz sur les espèces endémiques
Les stands sont érigés à l’ombre des multiples essences du Jardin botanique, qui mériteraient de retrouver leurs pancartes explicatives. Les panneaux et calicots se mêlent donc à la végétation du lieu. En plus du conseil départemental gestionnaire des lieux, on retrouve les associations habituelles, Les Naturalistes, Tsi Ono, MAN, Wenka culture qui innove avec un mobilier conçu à partir des lianes envahissantes et nocives, et même la police municipale de Chiconi. Sont également présents, la 3CO et le Pôle d’excellence rural, Hawa Mayotte,
Plus rare sur les évènements à Mayotte, l’Observatoire botanique sis à Dembéni, exposait ses activités et missions, avec un focus sur le Namoulhona, arbre aux petites fleurs jaunes qui se transforment en fruits secs, « une espèce strictement endémique de l’île en bord de littoral, classée en danger critique d’extinction par l’UICN. Ce que nous remarquons tous les jours, notamment du côté du village de Mtsamoudou, où il est menacé par les cultures de bananiers et le défrichage », expliquent Abdoul Fatahou, Chargé de mission connaissance et conservation et Abdallah Abderemane, Technicien pépiniériste, tous les deux au Conservatoire botanique. Ils proposent un jeu, qui consiste à trier les espèces indigènes de celles qui furent introduites… pas simple pour les visiteurs de trouver que parmi ces dernières figurent cocotier et ylang-ylang.
Des jeunes visiteurs de Petite Terre
Managé par Dimassi Abassi, Chargé de mission connaissance et conservation au Conservatoire, l’herbier pédagogique fait défiler les archives vertes de Mayotte, « il a été créé en 1990 en même temps que l’herbier de Mayotte, par la Direction de l’agriculture et de la forêt de l’Etat. La plupart sont également stockés dans l’herbier de Paris, nous bénéficions ainsi de la mise à jour des espèces numérisée. »
La journée se poursuivait avec une pièce de théâtre jouée par l’association Cocotiers rigolos de Tsoundzou, un concert de Staco, une journée Grand public ce samedi à laquelle assistaient des élèves de Petite Terre, un déplacement organisé par la Communauté de Commune de Petite Terre, il faut le souligner, « nous avons rassemblé 21 jeunes, certains du Programme de Réussite Educative, d’autres de l’école du civisme, non scolarisés, pour lesquels nous proposons une remise à niveau. Nous sommes venus à la Fête de la nature pour les sensibiliser à l’environnement, et avec l’accompagnement de certains parents. »
Pour que la fête se déroule sans aléas pendant ces 3 jours, MNE a financé une surveillance du Jardin botanique en nocturne, le conseil départemental s’en chargeant en journée. Car l’endroit continue à être visité par des bandes de jeunes avec leurs chiens, qui ont démonté des clôtures neuves. Terrorisant au quotidien les agents de l’environnement chargés de la visite du lieu, et malgré la présence de la police municipale. Il va falloir monter la sécurité en gamme, ça aussi c’est fêter la Nature.
Anne Perzo-Lafond