Assises : « Ils ont récupéré mes lacets des chaussures pour m’attacher les mains dans le dos »

Mercredi s’est ouvert le procès, pour trois jours, de six prévenus jugés pour une succession de faits de vol en bande organisée avec arme, enlèvement, détention, séquestration, arrestation sans libération volontaire à Dembéni et Kani-Kéli survenus en 2018.

Le deuxième procès de la 7e session des assises de cette année s’est ouvert ce mercredi. Sur le banc des accusés, cinq des six prévenus sont présents, le dernier ayant vu son dossier disjoint afin d’être jugé ultérieurement. Les présumés coupables sont poursuivis pour une succession de quatre faits de vol en bande organisée avec arme, enlèvement, détention, séquestration survenue dans la nuit du 2 au 3 mai 2018 à Dembéni ainsi qu’à Kani-Kéli.

De volumineux dossiers

Alors, plusieurs individus se sont dans un premier temps introduit dans la station d’épuration de Tsararano. « Une vingtaine », selon l’un des gardiens pris à partie au cours de cette nuit de violences. « Après la passation, je suis allé aux toilettes. Ils ont vu là où j’étais entré et c’est là qu’ils ont fait l’embuscade », témoigne-t-il. En sortant du local, l’homme est attaqué par des individus. « Ils ont frappé d’abord et parlé ensuite ? », questionne la présidente. Le gardien poursuit son récit : « Ils m’ont donné le coup à la tête, je suis tombé par terre. Ensuite, ils m’ont tiré dehors et là ils ont récupéré mes lacets des chaussures pour m’attacher les mains dans le dos ».

Plusieurs faits constatés au cours de la nuit

Un sort similaire est réservé à l’autre gardien de la station d’épuration de Tsararano. Selon l’ordonnance de mise en accusation, les agresseurs « étaient armés de machettes, de couteaux, de bâtons » et tous portaient des cagoules. Écoutant les propos tenus à la barre, l’un des avocats de la défense questionne l’une des victimes quant à la détermination des agresseurs : « Pensez-vous qu’ils auraient fini par vous tuer ? ». La réponse lapidaire n’en est pas moins percutante : « Sûr à 100% au regard de la manière dont ils nous terrorisaient ».

Si l’arrivée des gendarmes sur le site mettra fin au calvaire des deux agents de sécurité, les individus prenant la fuite, une série de vols à d’autres endroits de Dembéni se déroulera. En témoigne, à titre d’exemple, la vidéo surveillance d’une autre victime sur laquelle huit individus apparaissent. Tout l’enjeu est désormais d’identifier les responsabilités de chacun des accusés sur les différents faits commis lors de cette soirée. Pour y parvenir, trois jours de procès sont prévus, le dernier étant ce vendredi.

Pierre Mouysset

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Alerte Tsunami aux Marquises : la hauteur de vague réévaluée jusqu’à 4  mètres

Une onde océanique réévaluée à 2,6 m menace les côtes de Hiva Oa, Nuku Hiva et Ua Huka dans la nuit du mercredi 30 juillet 2025.

Déploiement de l’eau embouteillée à Koungou grâce à une convention signée avec l’Économat des armées

Il s’agit d’une première nationale, Hexagone et Outre-mer inclus, marquant une coopération pionnière entre une collectivité territoriale et un opérateur public placé sous tutelle du ministère des Armées, via le Secrétariat général pour l’administration (SGA), et rattaché fonctionnellement à la Direction générale de l’armement (DGA) et au Service du commissariat des armées (SCA).

Les comptes de la commune de Mamoudzou largement dans le rouge !

Le 27 juin dernier, le préfet de Mayotte a transmis une saisine à la chambre régionale des comptes (CRC) concernant le compte administratif 2024 du budget principal et le compte administratif du budget annexe Service rénovation urbaine (SRU) de la commune de Mamoudzou. Dans son avis rendu ce lundi, la chambre relève que le résultat cumulé du budget principal et du budget annexe 2024, une fois corrigé, fait état d’un déficit d’environ 12 millions d’euros.

Océan indien : une tonne et demie de drogue saisie entre mai et juin 2025

Il s’agit de la plus grosse prise jamais enregistrée dans la région. La Commission de l’Océan indien (COI) évoque « une traque coordonnée en haute mer », soulignant que la saisie a été rendue possible grâce aux « opérations Sea Shield I & II, menées sous la coordination du Centre régional de coordination des opérations (CRCO) et du Centre régional de fusion d’informations maritimes (CRFIM) ».