29.8 C
Mamoudzou

Grande avancée sur les retraites complémentaires à la Caisse de Sécurité Sociale

El-Anis Saïdi: "Nous protestons contre les engagements non tenus en 2012"
El-Anis Saïdi, satisfait de l’accord signé ce 31 mai

Une bonne dizaine de jours de grève en avril, paralysante pour le fonctionnement de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), a abouti à un protocole de fin de conflit, signé le 15 avril entre salariés et direction. En jeu : la retraite complémentaire pour les agents de la CSSM, qui n’est pas encore appliquée à Mayotte. Elle est en cours de négociation entre partenaires sociaux.

Si les agents de la Sécu font bande à part à Mayotte, c’est que cette avancée ne dépend pas d’un accord territorial, mais par un accord national datant de 1993. « Le conflit a donc permis d’obtenir la tenue d’une Réunion Paritaire Nationale le 27 avril, et la mise en place d’un calendrier de la mise en place de cette couverture », souligne El-Anis Saïdi, délégué CGT Ma à la Caisse.

Verdict dans 3 mois

Ce qui leur a permis, ce 31 mai à 13h10 à Paris, de signer une extension territoriale des compétences de l’Agirc-Arco, les deux caisses de retraite complémentaire, avec leur direction. Qui prend effet le 1er janvier 2017.

Après cette signature, cet accord doit recueillir l’agrément des différentes tutelles : « Les 4 branches de la sécurité sociale doivent se prononcer sur cet accord, comme le Comité exécutif, dit COMEX, à qui nous le présenteront le 14 juin, l’Etat et le conseil d’administration de l’Agirc-Arco. Nous estimons que dans 3 mois, nous aurons l’avis définitif. »

El-Anis Saïdi n’est pas trop inquiet, « en général, si l’employeur estime qu’il n’y aura pas de suite favorable des tutelles, il ne signe rien. » Cet acte fige l’entrée des salariés de la CSSM dans le régime de retraite complémentaire. « Et avec antériorité depuis 2012 », rajoute le syndicaliste, date du premier protocole d’accord.

Encore plus haut

Les agents grévistes de la CSSM en avril dernier
Les agents grévistes de la CSSM en avril dernier

C’est d’ailleurs cette signature qui leur a permis d’obtenir une prise en charge totale des cotisations salariales depuis cette année 2012 jusqu’au 31 décembre 2016 de la part de leur direction. « Nous commençons à cotiser à partir de cette année, depuis le 1er janvier 2017. » On peut en tout cas souligner qu’une application immédiate du protocole d’accord de 2012 aurait coûté moins cher à la Caisse de Mayotte, et que le pourrissement de la situation n’est pas toujours un bon calcul. Ne serait-ce que par respect d’un document signé.

Un deuxième round de négociation va démarrer le 12 septembre : « Nous demandons de remonter l’antériorité à 1994, année de rattachement de notre caisse au national. »

En ce qui concerne l’application de la retraite complémentaire à l’ensemble de l’île, elle dépend de l’issue des négociations interprofessionnelles entre patrons et salariés qui est en cours. Celles qui dépendent d’instances nationales peuvent aussi transposer la méthode des agents de la CSSM en demandant une extension territoriale.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants à Mayotte

Il faut bien du courage aux Mahorais qui ont des problèmes dentaires pour se faire soigner sur le territoire. Les dentistes libéraux ne sont plus que 9 pour les 321 000 habitants recensés sur l’île au 1er janvier 2024. Nous faisons le point sur la situation avec Thierry Arulnayagam, le représentant URPS bénévole des dentistes de Mayotte et conseiller ordinal régional des chirurgiens-dentistes

CSSM : les raisons d’un trou d’air de 12 ans sans cotisations sociales pour les indépendants

Ils sont 3.000 de déclarés sur l’île, et n’ont pas pu cotiser, notamment pour leur retraite jusqu’à présent. La raison ? Le décret destiné à appliquer l’ordonnance de 2011 n’a jamais été pris

La Préfecture lève un pan du voile de sa réponse « eau potable », pour lutter contre le choléra

La Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux annoncent un "plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable", notamment pour des zones "à haut risque"

Mieux éduquer les ados à la vie affective pour améliorer leur protection, et celle de la société  

Au cœur des enjeux des jeunes enfants, la précarité affective. Parce que ceux qui sont victimes de violences, sexuelles ou autre, ne le verbalisent pas ainsi en raison d’un entourage déficient, des actions sont menées. C’est dans ce cadre que se tenaient ce week-end les 2ème "Débats jeunes de Mayotte" organisés par l'association Haki  Za Wanatsa et le Collectif CIDE
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com