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Risques d'allongement des délais de livraison des containers à Longoni, selon les transitaires

Ça râle une fois de plus sur le port à propos des procédures mises en place par le gestionnaire MCG sur les sorties des centaines de containers. Les transitaires reprochent un enrichissement indécent vu le contexte.

Les tensions perdurent au port de Longoni. Dans un article intitulé « Pas de cash, pas de container », nous avions expliqué pourquoi la maison MCG, gestionnaire du port, ne faisait plus crédit.

Lorsque le barrage qui avait bloqué l’accès au port de Longoni depuis plus d’un mois, a été levé, c’était l’embolie pour sortir la masse des containers qui s’étaient entassés sur les quais.

Si des facilités avaient été faites les premiers jours par sa direction, la présidente de Mayotte Channel Gateway avait aussitôt recadré. En période de crise, chacun fait ses comptes, et les transitaires annonçaient ne plus pouvoir faire d’avances pour leurs clients importateurs, faute de trésorerie, et de lisibilité sur la sortie des containers par le gestionnaire MCG. Les clients ont du traiter directement devis et paiements avec le délégataire de service public.

Justement, le syndicat de transitaires se demande où est le service au public. Dans un communiqué intitulé « Avis aux importateurs de Mayotte« , il accuse MCG de profiter de la situation de crise, en facturant un surcoût moyen de 1.000€ par conteneur de matières non dangereuses, et de 1.800€ pour les dangereuses. Un « profit d’aubaine » pour 2.000 conteneurs « qui représente plus de 2.000.000 € perçus par MCG, qui ne l’auraient jamais été si force était restée à la loi en faisant lever les barrages dès les premiers jours du mouvement social qui nous a tous affecté », dénoncent-ils.

Des horaires inadaptés

Et les transitaires reprochent au gestionnaire de ne rien faire pour aider à débloquer la situation. En obligeant « chaque chauffeur à passer par les bureaux du délégataire pour obtenir une autorisation de sortie », la file d’attente devant les bureaux peut alors atteindre 1h par conteneur, et avec des horaires de bureaux qui n’ont pas été élargis pour l’occasion, « 8h – 12h et 13h30-16h du Lundi au Vendredi. Il convient de préciser que lorsqu’un chauffeur revient de livraison à 12h02, il est dans l’obligation d ‘attendre la réouverture des bureaux à 13h30 ce qui prolonge d’autant l’attente et donc la livraison du conteneur. »

Sans compter « l’attente d’une machine pour le chargement du conteneur sur le camion lorsque celui-ci est localisé par le délégataire… Il convient de vous informer que certains conteneurs sont introuvables par le délégataire. (Malgré la facturation des RTG non reprise dans le Tarif d’Outillage Public) ».

En conséquence, et paradoxalement, « nous livrons moins de conteneurs actuellement avec un plus grand nombre de camions qu’avant les barrages », déplorent les transitaires, « les premiers conteneurs sont chargés au plus tôt à 8h45 et les derniers à 16h15 soit une plage horaire de mise à disposition réelle de 6 h. »

Un service financé par le public

Incompréhension sur la lenteur des livraisons

Conclusion, les délais d’apurement de livraison des containers seront allongés selon eux, par rapport à ce qu’avait estimé le chargé de mission de MCG, puisqu’ils sont estimés « à 60 jours ouvrés soit approximativement Juin 2018 ». Et les horaires ramadan qui pourraient s’appliquer dès la mi-mai ne vont pas arranger le timing.

Et les clients râlent : « Il n’y a pas un jour, une heure qui se passe depuis l’ouverture des barrages sans que nous transitaires, subissions des pressions, insultes, et menaces de nos clients qui poussés à bout par 40 jours d’inactivité ne comprennent pas qu’ils n’ont pas leurs conteneurs rapidement. »

Nous avions rapporté les critiques portées à l’époque contre la gestion de MCG, considérée comme des « pratiques inacceptables » par le cabinet CATRAM consulté par le conseil départemental (le déléguant), qui visait le surinvestissement en matériel portuaire, grues et RTG, et leur surfacturation, ainsi que la mainmise sur la manutention dans une logique de supra monopole.

Les transitaires terminent leur communiqué par une interrogation : « Dans Délégation de Service Public il y a les mots service et public, est-il une pratique normale et habituelle en France qu’un service dit public  profite d’une situation exceptionnelle pour faire des profits supplémentaires au dépend des contribuables et consommateurs, tout en bénéficiant d’aides accordées par l’état et l’Europe ???? »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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