À 21 ans, Saïfi Ambririki allie bénévolat et vie étudiante, il est président de l’Association des étudiants mahorais de Montpellier, l’AEMM. Son but est de porter les valeurs de l’association qui sont l’entraide, la réussite, et le rayonnement culturel.
Quel est votre profil ?
Saïfi Ambririki : J’ai obtenu mon baccalauréat littéraire au lycée de Chiconi en 2019. Je suis venu en France pour poursuivre mes études supérieures, j’ai fait une première année de licence en Histoire/Relations internationales et Sciences sociales (HIRISS) à l’université de Sciences et lettres à Montpellier. A l’heure actuelle, j’étudie à l’école des Hautes études internationales et politiques de Paris où je prépare un bachelor dans les relations internationales et sciences politiques. Pour l’instant, je ne sais pas où ça va me mener, mais j’aime ce que je fais. En parallèle, je suis président de l’association des étudiants mahorais de Montpellier depuis 2020.
Parlez-nous de l’association, ce qu’elle fait, les actions qui y sont menées ?
Saïfi Ambririki : L’association a vu le jour en 1993, à l’initiative d’étudiants dont la volonté était l’accompagnement des étudiants mahorais dans leurs études et promouvoir la culture mahoraise dans l’hexagone. Les trois axes fondamentaux sont donc l’éducation, la culture et les loisirs. Pour répondre à ces objectifs, l’association met à disposition de ceux qui le souhaitent des cours particuliers dispensés par les étudiants bénévoles. Par ailleurs, des ateliers sont organisés, où les étudiants peuvent simuler des entretiens, rencontrer des professionnels, faire des lettres de motivation et curriculum vitae. Le but étant de faciliter l’insertion professionnelle des étudiants mahorais.
Nous entretenons des relations privilégiées avec les autres associations notamment l’Association des Mahorais de la Métropole de Lille Hauts-de-France. Et au niveau plus général, la Fédération des Associations Mahoraise de Métropole avec qui nous échangeons beaucoup sur les actions qui ont été menées et à venir, cela nous fait un retour d’expérience. Je pense que l’entraide est un atout pour la réussite. Par ailleurs, nous mettons en relation les étudiants mahorais au sein de l’association qui ont des besoins spécifiques avec une médiatrice qui est là pour les aider. Nous maintenons un lien social entre les étudiants en organisant des sorties, aller au bowling, organiser des barbecues.
L’année 2020 a été dure pour tout le monde à cause de la pandémie mondiale la COVID-19, comment avez-vous géré cette situation étudiant/président de l’association ?
Saïfi Ambririki : Personnellement, c’était compliqué surtout à cause des cours, en distanciel pour certains d’entre eux. Mais ça allait, j’ai su rester concentré sur mes objectifs. J’avais eu une préparation en amont dès Mayotte, tant au niveau psychologique que matérielle. Je savais que ça n’allait pas être simple, mais j’étais prêt. Parfois, je repensais à mon club de hand de Chiconi qui me manquait, mais sinon ça allait.
Au niveau de l’association, nous avons mis en place des activités, comme l’organisation d’un concours de culture générale sur les réseaux sociaux pour lutter contre l’isolement des étudiants, la dernière activité en date, le mbiwi, fait exclusivement sur les réseaux sociaux. La Fédération des Associations Mahoraises de Métropole était également là pour nous accompagner dans cette période difficile. Nous avons mis en place une distribution de colis alimentaire avec des denrées de premières nécessités, huile, farine, œufs. Cette année-là, nous avons manqué notre événement national, la journée nationale des diplômés (JNDD). C’est une journée durant laquelle nous réunissons les diplômés mahorais présent en France métropolitaine, tout niveaux confondus afin de promouvoir la réussite de Mayotte. Ces dernières années, la COVID a rendu difficile l’organisation de cet événement, la distanciation sociale, les masques.
C’est également là l’occasion d’échanger avec nos différents partenaires et en attirer de nouveaux.
Quels soutiens avez-vous pour organiser la JNDD et est-ce que cette année, on peut espérer avoir cette cérémonie ?
Saïfi Ambririki : Nous réfléchissons avec nos partenaires ponctuels, FAMM, Mosaïque Outre-mer entre autre ou encore le réseau Lahiki qui nous apporte un soutien financier, à organiser la journée nationale des diplômés qui devrait avoir lieu normalement en 2023, si tout se passe bien et pas de COVID à l’horizon. Notre jeunesse est au cœur de la politique de développement et la délégation de Mayotte s’emploie à mobiliser beaucoup de moyens pour faire réussir les étudiants mahorais.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour l’avenir que ça soit dans vos engagements associatif ou personnel ?
Saïfi Ambririki : Je souhaite dynamiser l’association, lui redonner de la visibilité en privilégiant la communication afin de faire remonter les besoins des étudiants dans le but de les satisfaire. Ce sont là nos missions post-covid que j’espère atteindre avec l’aide de nos membres. Au niveau personnel, la réussite, la santé et de nouvelles aventures à venir.
Propos recueillis par Sarah Feti