L’épidémie de gastro est toujours en cours, SPF alerte sur le niveau d’hygiène à maintenir

La lutte contre l’épidémie de gastroentérite est évidemment compliquée cette année par la pénurie d’eau et les coupures de 48h que nous vivons. Les différentes expositions aux risques inhérents à cette crise hydrique sont détaillées.

Si la semaine du 11 septembre, le nombre de passages aux Urgences s’est infléchi (précisons que c’était avant le mouvement social), « l’épidémie est toujours en cours », nous dit Santé Publique France, et « avec un taux d’activité nettement supérieur à ceux observés les 3 années précédentes. »

Le dernier bulletin rapporte qu’il n’y a pas de recrudescence de maladies hydriques en lien direct avec la pénurie d’eau en cours, mais celle-ci ne peut qu’aggraver la contagion qui se transmet par les mains pour la gastro.

Par « maladies hydriques » qui ne se sont pas encore révélées, SPF entend la fièvre typhoïde, « depuis le début de l’année 2023, 9 cas ont été déclaré contre 123 en 2022 », et l’Hépatite A, « depuis le début de l’année 2023, 19 cas ont été enregistrés contre 30 en 2022 ». Aussi, « en raison de leur mode de transmission par ingestion des bactéries provenant des selles d’individus contaminés, soit le plus souvent indirecte par ingestion d’eau ou d’aliments souillés, et la détection régulière de foyers de contamination sur le territoire, ces maladies hydriques pourraient faire l’objet de flambées épidémiques, à cause de la pénurie d’eau à Mayotte. En effet, le manque d’eau pourrait engendrer une baisse de la vigilance quant à l’application de mesures d’hygiène de base et donc favoriser la transmission de ces maladies endémiques sur le territoire. »

Santé Publique France souligne que la rupture potentielle d’approvisionnement en eau expose la population à des risques sanitaires pour plusieurs raisons : « le recours à une eau impropre à la consommation lors de la remise en eau ou à des eaux de surface contaminées durant les coupures pour l’alimentation et l’hygiène, l’hydratation insuffisante, la baisse du niveau d’hygiène de base (lavage de mains), le défaut d’assainissement et de l’impossibilité d’évacuer les excrétas, les réservoirs de stockage d’eau impropres à l’alimentation ou susceptibles de constituer des gites larvaires pour les moustiques, vecteurs d’arboviroses. Tout cela représente une menace sanitaire importante pour la population mahoraise qui, pour une majorité d’entre elle, est en situation de grande précarité. »

Les ventes d’anti-diarrhéiques et de des solutés de réhydratation orale (SRO) sont encore au-dessus de la moyenne des années précédentes lors de cette semaine du 11 septembre. Il faut être particulièrement vigilant dans les communes de M’tsangamouji et Ouangani où les ventes sont supérieures à 4 % et supérieure à 7 % dans la commune de Tsingoni. Le taux d’activité pour diarrhées aiguës déclaré par les médecins sentinelles est en légère baisse.

A.P-L.

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