Le sujet avait été à l’origine de sa première colère : la participation de la Chambre de Commerce et d’Industrie au capital de la compagnie aérienne Ewa Air lui semble déraisonnable… Michel Taillefer entérine sa conviction par une démission.
Son nom ne dira rien au nouvel arrivant. Michel Taillefer, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), est un acteur majeur de la vie politico-économique mahoraise. Directeur d’une société de sécurité privée, après avoir été un ancien fonctionnaire de la Sécurité intérieure, c’est à ce titre qu’il était élu de la Chambre de Commerce et d’Industrie.
C’est la participation de cette dernière au capital de la compagnie aérienne mahoro-réunionaise Ewa Air, qui l’incite à jeter l’éponge. C’est ce même motif qui l’avait incité à « participer au départ de l’ancien président avec qui [il] était en désaccord sur le montant de la participation de la CCI à hauteur d’ un million d’euros dans le capital d’Ewa » indique-t-il dans sa lettre de démission. Une participation qui avait été votée à l’unanimité des membres du bureau, dont il faisait partie au titre de la précédente présidence de la Chambre.
Après de nouvelles élections, Michel Taillefer est resté au bureau de la nouvelle équipe, mais manifeste de nouveau sa désapprobation de voir une CCI en manque de trésorerie, débloquer des fonds pour la compagnie régionale. Il faut dire que le Conseil général, devait 7M€ à la CCI au titre des Redevances sur Marchandises, handicapant tout investissement, et doit encore 5 millions d’euros.
C’est la raison majeure invoquée par Michel Taillefer : « nous n’avons pas les 500 000 euros », somme entérinant la participation au capital d’Ewa, et même avec une reconnaissance de dettes du Conseil général, l’avance consentie par l’établissement bancaire pour boucler le capital d’Ewa Air se fait sous conditions de « frais exorbitants ».
Il présente donc sa démission au président de la CCI, Ali Hamid.
Anne Perzo-Lafond