4 millions d’euros. C’est le produit attendu de la vente des terrains immobiliers, propriété du Conseil général, cédés à des entreprises. La moitié a été validée ce vendredi 8 novembre. Une cession immobilière qui pose problème lorsqu’elle touche les particuliers.
On peut dire que Mahamoud Azihary, directeur de la Société Immobilière de Mayotte (SIM) est heureux : en acquérant 6 ha pour 1,4M€, il peut réaliser la ZAC du Soleil levant dont il a la maîtrise d’ouvrage à moindres frais. «C’est un cadeau !» indiquait même le président Zaïdani. A 23€ le m2 sur une zone qui frise les 200€, on acquiesce. C’est qu’en fait, le département avait initialement prévu de financer la Zone d’ Aménagement Concertée à hauteur de 1,4M€, part qui a été prise en charge par l’Etat (qui verse au total 8M€ sur l’aménagement) dans le cadre du plan de relance. La ZAC s’étalera sur 12ha intégrant 450 logements sociaux, des commerces, une école maternelle, une MJC etc.
L’autre vente signée ce jour est celle d’un terrain de 1000 m² en Vallée III pour la société «Les Glaçons austral» de l’industriel Mohamed Raza Hassanaly, également PDG de la savonnerie de Mayotte. Une délibération signée en 2011, année des émeutes, «deux ans pour observer l’évolution de l’économie locale» résume Daniel Zaïdani. Les 130.000 euros de la vente s’additionnent au 712.400€ déboursés par Star Mayotte pour un terrain dans la même zone.
Beaucoup de joueurs au Monopoly géant
Le Centre hospitalier de Mayotte doit finaliser prochainement l’achat de plus de 5.000m², alloués notamment à la construction en cours du parking en face du vice-rectorat. C’est également le cas de l’entreprise Placo 1, avec 3.000m² en Vallée III et de Hold Invest SAS (IBS de Guito) 2.279 m² également en Vallée III. Ces signatures à venir, rapporteront un peu moins de 2M€, soit 4M€ en rajoutant celles du jour.
Les particuliers, eux, tirent la langue. «Plus de 1300 demandes ont été formulées depuis 2009» indique une note interne, «pour une valeur vénale de plus de 9 millions d’euros, mais seuls 8,5% ont été encaissés». L’explication viendrait, selon le département, de l’impossibilité pour les candidats à l’acquisition foncière à régler le paiement en une seule fois, «ainsi que l’exige la paierie». Un rapport devrait être proposé au vote en séance plénière pour un paiement fractionné, «compte tenu du manque à gagner pour le département».
Les projets de manquent pas, surtout sur Mamoudzou, «ville où nous possédons beaucoup de terrains» clamait un Daniel Zaïdani très enthousiaste.
Anne Perzo-Lafond