À peine installé, déjà contesté. À Mayotte, le fauteuil de directeur général des services semble plus électrique que confortable. À l’heure où l’administration départementale cherche stabilité et sérénité, une plainte pour harcèlement moral vient jeter une ombre sur les premières semaines de François Ravier, nommé récemment à ce poste stratégique.
Une plainte déposée
Le vendredi 19 décembre, une cadre du Département de Mayotte a saisi la justice en déposant une plainte pour harcèlement moral contre le nouveau directeur général des services. Selon elle, les faits se seraient déroulés sur plusieurs jours, à la suite de son retour de congé. Convoquée par son supérieur hiérarchique, elle explique à nos confrères de la 1ère avoir été pressée de faire avancer un dossier sensible, malgré ses réserves, qu’elle qualifie d’ « administratives et juridiques ».
La fonctionnaire évoque des échanges marqués par des propos qu’elle juge dégradants et des injonctions répétées, accompagnées d’un ton qu’elle décrit comme intimidant. Elle rapporte notamment des phrases sans appel et une absence de place laissée au dialogue. Les jours suivants, appels téléphoniques et courriels auraient prolongé ce climat, certains messages laissant entendre que son refus d’obtempérer pourrait entraîner des conséquences professionnelles.
Une affaire aux répercussions internes
Ébranlée, la plaignante dit aujourd’hui souffrir d’un profond mal-être. Placée en arrêt maladie, elle décrit une anxiété persistante et une appréhension croissante à l’idée de reprendre son poste. Elle a également sollicité la protection fonctionnelle auprès du président du Département, un mécanisme destiné à accompagner et défendre les agents publics confrontés à des situations de harcèlement ou de mise en cause dans l’exercice de leurs fonctions.
Alertée, la CGT a demandé des explications à l’exécutif départemental. De son côté, le président Ben Issa Ousseni assure ne pas disposer, à ce stade, de tous les éléments, précisant que les personnes concernées sont actuellement absentes. Quant à François Ravier, il indique ne pas vouloir s’exprimer publiquement, estimant que le dépôt de plainte place désormais le dossier entre les mains de la justice.
Mathilde Hangard


