Un an après le passage du cyclone Chido, Mayotte continue de panser ses plaies. Du bâti insalubre aux écoles détruites, en passant par les quartiers informels, architectes, associations et collectivités s’activent pour reconstruire plus solide et plus sûr.
Habitats fragiles : un diagnostic sans concession
À Mayotte, trois types d’habitats dessinent le paysage : les bidonvilles en tôle et bois, les maisons familiales construites sur les terres coutumières sans permis, et des logements en dur, minoritaires, encore fortement dégradés.
Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) Mayotte, épaulé par les écoles d’architecture de Paris-Belleville et de La Réunion, a réalisé 270 visites-conseils auprès des habitants. Les constats sont sévères : infiltrations d’eau, manque d’aération et poteaux mal positionnés. Beaucoup de maisons entrent dans la catégorie d’habitat insalubre, et auraient été fragilisées à long terme même sans le cyclone.
Les bâtiments publics : des chantiers colossaux
Olivier Solari, Directeur Général Adjoint de l’Aménagement au Département, chiffre l’ampleur des dégâts : 80 bâtiments détruits, 15.000 m² perdus et 500 postes de travail impactés. Pour répondre aux besoins urgents, un bâtiment double à Mamoudzou sera prochainement construit pour accueillir 400 postes de travail, sur la moitié du site épargnée par le cyclone. Cette installation a vocation à permettre également à des agents actuellement dans le privé de réintégrer un espace de travail sécurisé.
Parallèlement, les architectes finalisent le projet pour préfigurer deux antennes, à Coconi et une à Kawéni, qui viendront compléter les futures cités administratives. Ces dernières, dont la livraison n’est pas attendue avant trois ans, seront conçues pour renforcer durablement l’organisation du service public à Mayotte.
Pendant ce temps, 60 maîtrises d’œuvre sont déjà mobilisées pour réparer et sécuriser les bâtiments existants, avec le lancement des gros chantiers prévu à partir de janvier/février 2026. Les architectes locaux, associations et fondations, comme Habit’Âme, Co-Architectes ou la Fondation de France, continuent également de s’engager dans la reconstruction des écoles et des infrastructures éducatives, afin de limiter les futurs dégâts et garantir des bâtiments plus solides et résilients.
Mathilde Hangard


