La Ligue Mahoraise de Badminton, en partenariat avec la Fédération Française de Badminton (FFBAD), a organisé la toute première formation fédérale de badminton le 15 et 16 novembre à la halle sportive du collège de Labattoir. Pendant deux journées intenses, de 8h à 17h, les participants ont été encadrés par Didier Nourry, formateur agréé de la fédération, venu de La Réunion pour transmettre son expertise aux futurs encadrants de Mayotte.
Cette formation avait pour ambition d’offrir les bases pédagogiques de l’enseignement du badminton, d’accompagner les compétiteurs vers une meilleure performance, mais aussi d’encourager le développement de la discipline auprès des jeunes de l’île. Le rectorat et la direction du collège de Labattoir avaient donné leur accord pour accueillir cette action fédérale, soulignant l’importance d’investir dans la structuration locale du sport.
JdM : Quel est l’objectif principal de cette première formation de badminton à Mayotte ?
Matthieu Gouzou, président de la Ligue Mahoraise de Badminton : C’est une première formation pour avoir des entraîneurs notamment pour les jeunes parce que pour l’instant, on a des professeurs d’EPS qui ont des équivalences mais n’ont pas de formations spécifiques pour le badminton.
Comment cette formation va-t-elle contribuer au développement du badminton sur le territoire ?
Cette formation va nous permettre d’avoir 10 entraîneurs qui vont avoir les contenus de base et un langage commun pour transmettre les savoirs aux élèves et qui pourront encadrer les créneaux qu’on pourrait avoir dans le futur dans les gymnases et les halles de Mayotte.
Quelles compétences les participants vont-ils à acquérir concrètement sur ces deux jours ?
Il va y avoir des compétences au niveau de l’observation pour reconnaître différents critères… par exemple comment avoir une bonne reprise d’appui, un bon service mais aussi des compétences techniques, ou encore comment faire les coups pour pouvoir obtenir les bonnes zones.
Quels sont les prochains projets et actions envisagés par la Ligue Mahoraise de badminton pour structurer davantage cette discipline ?
Nous allons entrer dans la période de travail pour les Jeux des Îles donc on a une équipe qui est déjà prête et on attend d’être sûrs pour y participer. Ensuite, on aura une deuxième formation qui va avoir lieu au niveau international. Nous avons beaucoup de tournois prévus et on aimerait que les jeunes puissent faire les tournois mais pour l’instant le problème c’est que l’on n’a pas assez d’infrastructures mais dès qu’on les aura, ce sera possible.
JdM : Pourquoi avez-vous voulu participer à cette formation de badminton ?
Ardani Daoud, vice-président de la Ligue Mahoraise de Badminton : Moi, j’ai toujours aimé le badminton, j’en ai fait un peu au lycée et puis j’ai repris une fois que je suis revenu à Mayotte, il y a trois ans déjà. J’avais commencé sur Mamoudzou, et maintenant je suis au club de Petite-Terre depuis 2 ans en tant que trésorier.
Cette formation, c’est surtout pour le plaisir de pouvoir encadrer derrière et enseigner pour développer le badminton sur Petite-Terre. L’idée c’était d’avoir des gens qui restent parce qu’il y en a beaucoup qui sont de passage, donc le but serait de continuer à former les jeunes Mahorais sur le badminton, pour promouvoir ce sport qui n’est pas encore assez développé ici.
Amandine Blin (participante) : Au tout début, c’est surtout grâce au président de notre club, Monsieur Gouzou. C’est lui qui nous pousse un petit peu et qui nous présente déjà tout ce qui est possible. Ensuite, après nous avoir expliqué comment ça se passait, c’est le contenu qui m’a intéressé comme je suis professeure d’EPS, pour apporter davantage à mes élèves, et peut-être en fédéral à côté.
Quelles compétences ou connaissances espérez-vous acquérir lors de cette formation ?
Ardani Daoud : Ça serait surtout sur l’aspect technique, car pour l’instant je suis surtout en loisir mais de temps en temps je fais des compétitions. J’espère apprendre les bons gestes, les termes techniques pour mieux conseiller, être capable aussi d’analyser un jeu pour pouvoir déceler un peu les points forts, les points faibles et corriger les joueurs pour qu’ils s’améliorent au fur et à mesure.
Amandine Blin : Ce serait plus sur le côté transmission, étant donné que tout ce qui est tactico-technique je le connais de par ma profession, donc là ce sera vraiment quelle situation me proposer pour quel problème observé, surtout en fédéral.
Que pensez-vous de cette formation fédérale de Badminton ?
Ardani Daoud : Cette formation est vraiment sympa parce que ce n’est pas toujours évident d’organiser des formations sur Mayotte avec le badminton. Comme on est encore un petit sport, on a parfois du mal à se positionner, on n’est pas priorisé par rapport à d’autres activités donc le fait d’avoir eu ce créneau, qu’on ait pu d’un autre côté défendre le dossier auprès de la fédération, qu’ils nous envoient quelqu’un pour nous former, ça c’est cool parce qu’il y a cette formation-là, et aussi une formation sur le cordage des raquettes. Avant on était obligé de les envoyer à La Réunion pour qu’elles soient cordées puis les faire revenir ici. La fédération nous a offert une machine pour nous former et nous pourrons désormais faire le cordage nous-mêmes sur le territoire.
Amandine Blin : Je trouve qu’elle est très bien organisée. Didier, le formateur est vraiment très clair dans ce qu’il nous propose et ce qu’il nous apprend. Le fait d’avoir eu la théorie avant par visio et enfin la pratique maintenant, c’est vraiment agréable.
Nayar Said Omar
